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Football : les dernières heures de Brou Apanga !
Publié le mardi 2 mai 2017  |  Gaboneco
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Tout comme les joueurs, le coach du FC 105, Jean-Baptiste Mackaya, raconte dans cette interview accordée à Gaboneco.com, les derniers moments de Moïse Brou Apanga, décédé le 26 avril dernier en pleine séance d’entrainement au stade Idriss Ngari, situé dans la commune d’Owendo.
Gaboneco.com (Ge) : Jean-Baptiste Mackaya, que s’est-il passé le 26 avril dernier lors de la séance d’entrainement ?

Jean-Baptiste Mackaya (JBM) Nous étions à l’entrainement comme de coutume. A 10 minutes de la fin de la séance, Moïse Brou Apanga est subitement tombé. Il était seul. On n’a pas réalisé ce qu’il se passait sur le champ. Il est resté sur la pelouse, le ballon circulait toujours. C’est juste après que le ballon soit sorti que des joueurs se sont rapprochés de lui. Il s’est redressé et a dit quelques mots aux joueurs qui étaient à côté de lui. Ensuite, il est retombé. C’est là où tout le monde a couru autour de lui pour en savoir plus. On a vite remarqué que ses yeux avaient tourné. On lui a mis quelque chose dans la bouche pour qu’il n’avale pas sa langue. On lui a fait un massage cardiaque. Il a été déchaussé rapidement et transporté au CHU d’Owendo. A l’hôpital ils ont essayé de lui faire des massages cardiaques et des injections. Mais ils n’ont pas pu le réanimer. Le médecin a ensuite fait constater son décès.

Ge : Donc c’est comme cela que Moïse Brou Apanga a perdu la vie ?

JBM : (ému…) Oui c’est comme cela que Moïse est décédé. En pleine séance d’entrainement, à 10 minutes de la fin. Il est tombé pour toujours.

Ge : Quand il est arrivé à l’entrainement, n’avez-vous rien constaté d’inhabituel ?

JBM : D’abord, il est venu en retard ce jour-là avec Bruno Mbanangoye Zita. Après ils ont rejoint le groupe qui s’échauffait. Ensuite, nous avons débuté la séance d’entrainement. J’avais deux thèmes. Il y avait d’abord du 8 contre 11 sur une petite surface. Après on a fait du 11 contre 11. A 10 minutes de la fin de la séance, le drame s’est déroulé. Je n’avais rien noté d’anormal avant. Il est arrivé comme tout le monde. On ne peut pas imaginer que tel joueur ne se porte pas bien. Si un joueur vient me dire qu’il a un souci, j’accède tout de suite à sa demande. Aucun joueur ne m’a dit ce jour qu’il avait des problèmes et qu’il ne pouvait pas s’entrainer. J’estime que tout le monde allait bien.

Ge : Quelle est l’ambiance au FC 105 depuis ce drame ?

JBM : (Il baisse la tête et la relève avec la mine grave) Vous vous imaginez bien, c’est le désarroi total. Moi le coach, je comptais éperdument sur ce grand défenseur expérimenté. Son arrivée m’avait redonné espoir. J’étais déjà motivé à l’idée de savoir que notre défense n’allait plus prendre beaucoup de buts. Vous savez que nous avons la plus mauvaise défense du championnat. Déjà à l’entrainement il avait le sens de la discipline et de l’organisation. Il grondait et plaçait sans cesse les joueurs en défense et au milieu. C’est une perte immense pour le football.

Ge : Qu’est ce qui est prévu pour ses obsèques ?

JBM : Nous avons une réunion d’ici mardi prochain (Ndlr : aujourd’hui). Sa mère vit en Côte d’Ivoire et son petit frère va arriver bientôt. La FEGAFOOT et la LINAF nous soutiennent aussi.

Ge : Malgré le deuil qui vous frappe disputez-vous toujours le championnat ?

JBM : Oui c’est dur, mais la vie continue. Cela s’est déjà passé dans le monde. Souvenez-vous de la mort du camerounais Marc Vivien Foé en pleine Coupe des confédérations en France. Le Cameroun n’avait pas pour autant arrêté de jouer. Ce n’est pas parce que nous jouons, que nous ne sommes pas éprouvés. J’ai quand même demandé aux dirigeants de voir la Linaf, pouvait reporter nos deux prochains matchs. En ce moment le club ne s’entraine pas. On ne va reprendre mardi . Presque tous les joueurs sont jeunes et débutent à peine en première division. Ils sont choqués. Ils n’ont pas encore évacué ce drame. Moi-même je ne dors plus bien.

Ge : La dernière fois que vous-vous êtes vus, que vous vous êtes vous dis ?

JBM : Ce jour-là (Ndlr : jour du décès), il est arrivé en retard. Il m’a salué. A la mi-temps je suis allé vers lui. Il était avec Mbanangoye. Je leur ai dit, « les anciens il nous reste 40 minutes. On va faire du 11 contre 11. » Ils m’ont répondu avec le sourire « Coach c’est bon il n’y a pas de problème ! » J’ai énormément de respect pour ces anciens. Chaque fois je soumets aux anciens mon programme de travail. Je vous assure que rien ne présageait de ce qui allait se passer. Brou était naturel comme d’habitude. Mourir à 35 ans c’est vraiment partir à la fleur de l’âge. Si on pouvait lire le destin il n’allait pas s’entrainer.

Ge : Connait-on les véritables causes du décès de Brou Apanga ?

JBM : Quand nous étions au CHU d’Owendo, les beaux-parents de Brou nous ont fait savoir que la veille, Il n’avait pas dormi, car sa femme en état de grossesse avait beaucoup saigné. S’il m’avait demandé le repos le jour de l’entrainement je le lui aurais accordé. Hélas !

Ge : La direction du club va-t-elle demander une autopsie ?

JBM : Honnêtement ce n’est pas de mon ressort. Il faut poser cette question aux dirigeants. Je crois que les parents sont peut-être mieux placés pour demander cela.

Ge : Mais coach il est quand même important pour le club de savoir réellement ce qui s’est passé. En plus ce n’est pas la première fois que cela se passe dans votre club.

JBM : Excusez-moi je suis mal placé pour une telle demande. Il n’est pas de mon devoir de le faire. Il a de la famille. Pour le moment je mets cela sur le compte de l’anxiété et de la fatigue .C’est vrai que c’est la deuxième fois que ce drame arrive au sein du FC 105. En 2006 c’était son ami Guy Tchigoma qui était décédé brusquement.

Ge : Vous confirmez tout de même que du coté de 105 vous avez un médecin assermenté ?

JBM : Oui nous avons au FC 105 un médecin un kiné assermenté ! il n’y a rien à reprocher à ces professionnels de la médecine.

Entretien réalisé par YAO
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