La campagne nationale de vaccination contre la rougeole a été lancée hier, mercredi 19 avril courant au centre de santé de Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement de Libreville. Ladite campagne qui se déroule en cinq jours, est destinée aux enfants de 9 mois à 5 ans et est étalée sur cinq jours.
Tout comme d’autre pays, une épidémie de rougeole touche le Gabon. Parmi les facteurs explicatifs de l’épidémie survenue depuis janvier 2016, figurent entre autre, la faiblesse de la couverture vaccinale et l’inefficacité des précédentes campagnes dont celle de 2012. Si l’on s’en tient aux statistiques de la Représentation nationale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 2000 cas de rougeole ont été notifiés dans la moitié des départements sanitaires, soit 24 sur l’ensemble du territoire.
Soulignons tout de même que le Gabon fournit des efforts dans la lutte contre la rougeole, et ce, depuis longtemps. Malheureusement les objectifs escomptés ne sont pas encore atteints.
On en veut pour preuve l’impact de la précédente campagne : 67% de couverture en Rougeole alors qu’en la matière les conventions attribuent la réussite de telles actions lorsque le chiffre est supérieur ou égale à 90%. Le Gabon pèche donc en raison du manque de « vaccination de routine » comme le démontre le Dr Boureime Hama Sambo, Représentant de l’OMS au Gabon. « Cette campagne contribuera surement à juguler l’épidémie de rougeole. Cependant, tant que la vaccination de routine n’est pas assurée grâce à deux doses de vaccin anti rougeoleux avec au moins 90% de couverture vaccinale, la menace d’une nouvelle flambée restera toujours présente », alerte le Représentant de l’OMS.
Nouvelle ambition
La campagne de 2012 a été réalisée à hauteur de 67% de couverture en rougeole contre 71% de couverture en vitamine A et 67% de couverture en déparasitant. Environ 170 000 enfants de 9 mois à moins de 5 ans ont été vaccinés. Seulement, sur les 814 structures de santé capables d’offrir la vaccination, seules 117 vaccinent les enfants. L’un des freins à l’efficacité de la lutte contre l’épidémie réside aussi peut-être dans l’importance de structures de vaccination et des moyens financiers décaissés. En effet, avec seulement 117 structures, même pas la moitié du totale disponible, comment efficacement atteindre les objectifs de lutte ? Pour la nouvelle campagne, le Ministère de la santé et ses partenaires mettent la barre haute en fixant le nombre d’enfants susceptibles d’être vaccinés contre la rougeole à 266 768 contre 282 467 enfants pour la vitamine A.
Ainsi, durant cinq jours (Ndlr : du 19 au 23 avril), 290 000 lots de vaccins seront administrés aux enfants sur l’ensemble du territoire. Pour le Professeur Léon Nzouba, Ministre de la santé, ces ambitions démontrent la volonté de l’Etat de juguler cette épidémie. « Lorsque nos enfants sont malades, c’est toute notre société qui est malade », a fait remarquer la Première dame, Sylvia Bongo Ondimba qui reconnaît que malgré l’existence des maladies incurables contre lesquelles « la science ne peut rien faire », il existe cependant des maladies qu’on peut soigner. « La rougeole explique-t-elle, fait partie de ces maladies. Elle est agressive, invasive, contagieuse et malheureusement parfois mortelle, mais il existe un moyen sûr et efficace de lui barrer la route, de l’empêcher de se propager à travers notre pays. Pour la vaincre nous disposons que d’une seule et unique arme mais combien puissante : la vaccination ». De ce fait, la Premier dame dont la fondation au même titre que l’OMS et l’Unicef sont partenaires de l’évènement appelle à la responsabilité des parents qui doivent impérativement faire vacciner leurs enfants.