Les chamailleries et autres tentatives de brimades enregistrées au sein de l’opposition, depuis le début des assises d’Angondjé, font craindre le risque de voir la majorité contrôler les débats durant le dialogue politique.
On les croyait oubliées, rangées dans un coin, du moins le temps de ces assises, mais c’était sans compter les égos souvent surdimensionnés de certains. Les rancœurs ont refait surface dans le groupe des partis de l’opposition prenant part au dialogue politique national. Après avoir mis en garde les membres supposés du «comité central du Parti démocratique gabonais», qu’il accusait en mars dernier de tenter de piloter les assises comme bon leur semble, tout en cherchant à faire des «arrangements entre PDGistes», Bruno Ben Moubamba est revenu à la charge, mardi 18 avril à Angondjé. Le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), s’en est une nouvelle fois pris aux co-présidents de l’opposition du bureau du dialogue qui, selon lui, tentent de s’imposer dans le groupe.
«Je le dis clairement, je n’ai aucune leçon à recevoir de la part de René Ndemezo’o Obiang et Pierre-Claver Maganga Moussavou car, nous savons ce qu’ils ont fait dans ce pays. Je ne veux pas être infantilisé pendant ces assises, encore moins recevoir des ordres de X ou Y, parce qu’ils étaient au Parti démocratique gabonais avant de devenir opposants», a prévenu le vice-Premier ministre, candidat indépendant à la présidentielle d’août 2016. Si la colère de Bruno Ben Moubamba laisse craindre que la majorité sera seule à mener véritablement les débats en raison de la sérénité et de la cohésion affichées par ses membres depuis le début des travaux, c’est parce que d’autres voix discordantes au sein du groupe de l’opposition s’étaient déjà faites entendre.
A deux semaines de la plénière de la phase politique des assises, le président du Parti socialiste gabonais (PSG) Augustin Moussavou-King avait décidé de suspendre sa participation. Les raisons de sa colère étaient quasiment les mêmes. Le candidat à la présidentielle d’août 2016 avait alors exprimé ses appréhensions face à «l’opacité absolue dans la désignation des 80 membres de la délégation devant représenter l’opposition dans les quatre commissions» et «l’absence des critères qui prévalent à la représentativité équitable à tous les partis politiques de l’opposition légalement reconnus».
Comme quoi, plutôt que de traiter des problèmes liés à la crise sociopolitique que traverse le pays, la première préoccupation des représentants de l’opposition à ce dialogue serait de régler leurs différends, confronter les égos et tenter de tirer des bénéfices personnels, oubliant de fait la véritable raison de leur présence à Angondjé.