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Arnaud Engandji : «La production a augmenté de 20 à 30% sur Mboumba»
Publié le vendredi 14 avril 2017  |  Gabon Review
Arnaud
© Autre presse par DR
Arnaud Engandji, DG de la GOC
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Peu après sa visite sur le site pétrolier de Mboumba, le 7 avril dernier, le patron de Gabon Oil Company (GOC) s’est confié à Gabonreview, avec lequel il fait le point de la situation. Cinq mois après la reprise du site à Total Gabon, Arnaud Engandji a notamment salué les performances du personnel, dans des conditions pourtant loin d’être optimales.

Gabonreview : Comment se porte le gisement de Mboumba?

Arnaud Engandji : Le site de Mboumba est notre premier site en production. Nous avons démarré à la fin du mois d’octobre, mais il y avait encore quelques éléments de passation de charges entre Total Gabon, la Direction générale des hydrocarbures (DGH) et Gabon Oil Company (GOC). Maintenant que nous sommes vraiment au contrôle des installations de Mboumba, il était donc important pour la direction générale d’aller toucher du doigt les réalités de nos opérateurs sur le site. D’autant que nous recevons régulièrement des plaintes du personnel, en rapport avec l’état dans lequel le site nous a été transféré.

Quel est l’état réel du site ?

Ce que nous savons, c’est que ce champ a été opéré un moment avant que nous n’en prenions le contrôle. Mais il y a des normes de l’industrie faisant qu’un champ qui n’était pas à l’abandon, doit avoir un certain confort de vie. Ce qui n’est pas le cas, lorsque vous regardez la qualité des installations de vie de notre personnel. Il est évident que la base-vie est en total délabrement. Il nous faut donc agir vite et essayer de construire quelque chose de plus sain. Nous avons du personnel qui passe quasiment un mois plein dans ces conditions-là, c’est juste inacceptable.

D’un autre côté, vous avez des conditions de sécurité toutes aussi dégradées. Vous avez vu les impacts évidents sur l’environnement autour du champ. Il est également question d’initier des actions vis-à-vis de la tutelle et de Total Gabon, qui opérait sur le champ, pour nous assurer que les responsabilités des uns et des autres sont clairement définies ; et qu’en cas de responsabilité avérée que chaque partie les assume.

La situation la plus alarmante est celle du puits à gaz que nous avons visité, qui n’a pas été abandonné dans les normes. Certes, il n’est pas dans notre concession, mais sa proximité avec les opérations que nous menons représente un réel danger pour la sécurité de nos installations, mais également pour la vie de notre personnel sur site.

Dans l’urgence, quelles sont les solutions à envisager ?

Dans l’urgence, c’est d’abord nous assurer que nos agent travaillent dans des conditions de vie décentes, qu’ils aient un cadre agréable et adapté aux conditions de vie sur site. Ils sont éloignés de tout, il leur faut donc des commodités de base : une salle de télévision, une salle de lecture, une salle de sport, des couchettes confortables, etc. Lorsque vous passez 28 jours sur site, avec ce que cela impose comme travail, il est hors de question que vous dormiez dans des conditions inhumaines, comme celles que nous avons vues.

Nous allons réagir très vite, déjà pour parer au plus pressé : il va falloir trouver de l’équipement en urgence pour que le personnel puisse retrouver un certain confort, raser une moitié du camp pour construire à neuf. Pour ce qui est des aspects techniques, cela relève de discussions beaucoup plus franches avec Total Gabon et la tutelle pour établir les responsabilités.

Cinq mois après la reprise du site à Total Gabon, quel bilan en matière de production ?

Malgré les conditions dans lesquelles ils opèrent, nos agents ont réussi à augmenter la production de 20 à 30%. On passe ainsi d’une production de 1000 barils/jour, à une production de 1200, voire 1300 barils/jour. Il y a donc cette marque d’expertise et de compétence, le champ étant opéré à 100% par des nationaux. C’est un élément de fierté de dire que nous avons la capacité d’opérer, et de le faire de façon optimale. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur la sécurité car, il serait inacceptable qu’on ait un incident sur ce site, alors que les opérateurs ont fait preuve du plus grand professionnalisme, juste parce qu’ils auraient hérité d’une situation catastrophique. Et d’aucuns avanceraient que la GOC n’a pas su gérer le site, alors que nous avons simplement hérité d’un espace laissé à l’abandon.

Au-delà de cet aspect, nous avons deux-trois projets. Notamment pour valoriser du gaz. Nous envisageons de faire venir un partenaire technique qui pourrait nous accompagner dans les opérations sur le site, de façon à bénéficier, d’une expertise, mais également, d’un niveau de financement beaucoup plus important que celui disponible pour GOC aujourd’hui. Ce sont là, quelques orientations pour l’avenir.

Le personnel du site est-il rassuré ?

Je tiens à saluer leur professionnalisme, mais surtout leur abnégation. Nous avons pu échanger sur leurs conditions de vie, mais le plus important pour eux, étaient les éléments de travail, de performance et de production. Ils ne s’apitoyaient pas sur leur sort, ce qui est tout à leur honneur. Il revient donc à la direction générale de s’assurer que l’élégance et le professionnalisme dont ont fait montre les employés, soient accompagnés par des réactions rapides pour améliorer leurs conditions de séjour et de travail sur site.
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