C'est un problème récurrent : les conditions offertes dans le pays aux diplômés et chercheurs les contraignent-elles de plus en plus à l'exil ?
La fuite des cerveaux ou exode des cerveaux qui désigne de façon populaire les flux migratoires des scientifiques et des chercheurs s'installant à l'étranger pour trouver de meilleures conditions de vie, de travail ou de rémunérations est-elle à l’ordre du jour ?
Les nombreux témoignages recueillis auprès des observateurs pourraient laisser penser qu'une hémorragie sévère est en cours au Gabon : rareté des postes ouverts au concours( les enseignants du second degré avec niveau CAPES n’ont plus de plans de carrière depuis bientôt trois ans), évolutions de carrière peu motivantes, poids des contraintes administratives, faiblesse des moyens matériels et financiers, et des rémunérations sont notamment invoqués par ceux qui se sont expatriés, de façon contrainte ou non, et qui sont nombreux à juger un retour au Gabon difficile, sinon impossible.
Nombreux sont des intellectuels Gabonais qui se sont définitivement installés à l’étranger pour des raisons personnelles. Pour autant, la véritable portée de ces mouvements des cerveaux reste difficile à mesurer. D'abord parce que la science est un secteur mondialisé, caractérisé par une circulation intense des compétences, du sud au nord, mais aussi entre pays industrialisés.
La crise a accentué ce mouvement des jeunes diplômés du Sud vers le Nord, même si le recensement général de la population rend difficile la mesure du phénomène concernant le Gabon. Il est vrai que le pays investit massivement dans la recherche et offre des conditions intéressantes à des diplômés et chercheurs jeunes ou seniors qui peuvent constituer autant un tremplin qu'une fin en soi avant un retour au Gabon après quelques années.
La fuite des cerveaux a principalement des effets néfastes sur le développement du pays. Même si les migrants transfèrent des fonds dans leurs pays d'origine, cela ne parvient pas à compenser les pertes occasionnées par leurs départs (coût de leur formation, emploi de personnel expatrié surtout dans le secteur éducation….).
En somme, cette forme de migration prive le Gabon des hommes capables d'assurer son développement. Peut-on pour autant parler de fuite des cerveaux ? Quantifier le phénomène reste difficile. Le Ministre des Gabonais de l’étranger, Alexandre Désiré TAPOYO a du pain sur la planche pour apporter des solutions idoines à ce phénomène sans cesse récurrent chez nous. Ne dit- on pas qu’à l’impossible nul n’est infaillible ? Le forum pour booster la Diaspora Gabonaise que le ministère des Droits de l’Homme, de l’Egalité des Chances et des Gabonais de l’Etranger et d’autres partenaires affiliés vont abriter au mois d’Octobre 2014 vient à point nommé.