C’est n’est plus un secret de polichinel que plusieurs entreprises gabonaises sont confrontées depuis plusieurs années à des difficultés financières qui plombent leurs activités. A l’instar des entreprises telles que Sodexo ou la Seeg, la cause majeure de ces difficultés résulte de la dette colossale accumulée par l’Etat gabonais. C’est le cas de la Société meunière et avicole du Gabon (Smag), qui selon son directeur général Bruno Lardit, est confrontée à des difficultés de trésorerie.
En effet, dans un entretien accordé au quotidien l’Union, Bruno Lardit, revient grandement sur les raisons ayant conduit au licenciement de 57 employés et à la mise en place d’un plan de départs volontaires en vue d’assurer la survie de l’entreprise, imputant cette situation à la dette accumulée par l’Etat à l’égard de la Smag.
Il indique que «le 13 avril 2016, la Smag a signé avec le gouvernement une convention d’apurement de la dette dans laquelle l’Etat reconnaissait devoir à l’entreprise la somme de 11 Milliards de Fcfa à la date du 31 décembre 2014 et actait la compensation de près de 2 milliards d’arriérés fiscaux. C’est donc 9 milliards que l’Etat s’engageait à nous reverser sur une période de 4 ans».
Mais il regrette par la suite que jusqu’à ce jour, l’Etat n’a pas rempli ses engagements, «aucun versement n’ayant été effectué depuis sa signature. Ainsi, au cours de l’année 2016, la Smag qui aurait dû recevoir un total de 2,9 milliards de Fcfa de la part de l’Etat, n’a effectivement reçu que 200 Millions de Fcfa, soit à peine 7% des sommes prévues. Sur l’exercice 2016, la trésorerie s’est donc fortement dégradée du fait des arriérés de l’Etat» indique t-il.
En outre, Bruno Lardit, évoque la baisse des recettes de l’Etat, qui aurait contraint ce dernier à suspendre le système de subvention du blé, ainsi combiné avec l’arrivée d’un nouveau concurrent sur le marché, cette nouvelle donne a fini de mettre à mal la santé financière de l’entreprise.
C’est au vue de ce constat que «le 20 décembre 2016 nous avons réunis nos délégués syndicaux et du personnel pour leur présenter un plan de licenciement pour motif économique du fait des arriérés de l’Etat, la dégradation de notre trésorerie, la perspective de l’arrêt de la subvention ainsi que la baisse d’activité de 20%» souligne le directeur.
Dans l’optique donc de sauver l’activité de l’entreprise, Bruno Lardit souligne qu’après «plus de deux mois de concertation avec les partenaires sociaux de l’entreprise, nous avons déposé ce dossier, concernant au final le licenciement de 57 agents, auprès de l’inspection du travail en début mars. Cette demande a cependant été rejetée par cette institution, ce qui met l’entreprise dans une situation très difficile pour sa rentabilité et sa pérennité».
En outre, tenant compte de la décision de l’inspection du travail, le directeur général a donc opté pour «la mise en place d’un plan de départs volontaires avec des mesures d’accompagnement plus larges que celles prévues dans le projet de licenciement initial. Ce plan de départs volontaires, élargi sur plus de personnes, s’ouvre pour une durée de 2 mois», conclut-il.