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Investissement : Expansion chinoise au Gabon
Publié le mercredi 12 avril 2017  |  Gaboneco
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© Présidence par DR
Visite d’Etat en Chine du Président Ali Bongo Ondimba: rencontre avec des investisseurs et des compatriotes
Mercredi 7 décembre 2016. Pékin. Le Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, a reçu en audience, dans le cadre de sa visite d’Etat en République populaire de Chine, plusieurs dirigeants d’entreprise invités à initier ou à amplifier des investissements au Gabon, « terre d’opportunités ».
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Après les accords de décembre 2016 conclus en Chine, l’Empire du Milieu envisage d’étendre son ancrage dans le pays. Prolongement des accords conclu il y a quelques mois ou ouverture de nouvelles opportunités d’affaires, la réalité est telle que cette nouvelle démarche de partenariat étend les marges de manœuvre des investisseurs chinois au Gabon.

Au Gabon, la Chine ne veut plus se contenter des simples contrats acquis sur la base des efforts personnels des hommes d’affaires chinois. Bien au contraire, elle revendique un ancrage important dans l’économie gabonaise et cela s’est récemment matérialisé par l’arrivée au Gabon d’une délégation importante d’hommes d’affaires chinois conduite par le vice-président de la Chambre de commerce chinoise. Un fait nouveau depuis les mandatures de l’actuel Président de la République. Par le passé, seuls la Turquie, le Maroc et la France avaient pu bénéficier des opportunités offertes par l’environnement économique gabonais. Aveu d’échec de la part de ces « vieux » partenaires du Gabon ou simple volonté d’élargir les origines des investissements ?

Si le terrain ne semble pas totalement conquis, au Gabon, la Chine jouit tout de même d’une implantation significative dans des secteurs comme le BTP, l’industrie forestière et le commerce au détail. Dans les nouveaux accords, les deux parties prévoient des nouveaux engagements notamment ciblés vers l’industrie du bois, la construction de logement (cité municipale) et des acquisitions d’actifs dans des entreprises paraétatiques (SNBG). Ce nouvel élan, certes encore au stade embryonnaire augure cependant, une forme de domination chinoise à long terme comme on a vu avec l’implication historique de la France dans l’économie gabonaise. Mais du côté de la Chine, ce qui pose problème, c’est le gain en termes d’emploi notamment susceptible de découler d’une telle démarche de partenariat économique.

La Chine, un sujet à caution

Décriée de part et d’autres dans le monde, la Chine ne faiblit pas devant ses ambitions d’être une puissance économique mondiale et renforce au contraire sa présence dans certains pôles stratégiques comme l’Afrique où, de manière consciente, l’Empire du Milieu prépare son avenir. Cette stratégie ne date cependant pas d’aujourd’hui. Cela fait des années que la Chine prospecte de nouveaux débouchés d’investissements. Cette démarche en plein essor en Afrique s’est traduite au fil des années par le savoir-faire de cette dernière.

« La Chine est le principal acteur sur le continent africain et elle gagne rapidement en force et en influence par rapport aux acteurs traditionnels comme l’UE, la Russie et les États-Unis (…) »explique un responsable russe du centre d’études russo-chinoise. Les pays africains pour la plupart francophones à l’exemple du Gabon connaissent bien le parcours de ce nouvel explorateur. L’implication de la Chine dans des projets de développement africains remonte à quelques années et visait essentiellement le développement des infrastructures immobilières notamment la construction des édifices publics comme on a vu au Gabon avec le Sénat. Puis, cette expertise s’est étendue à la construction des routes, l’industrie du bois et enfin au commerce. Malheureusement, contrairement aux autres partenaires du continent, l’implantation de la Chine en Afrique pose problème. On accuse la Chine de pratiquer l’importation de la main-d’œuvre. En effet, dans plusieurs cas, les projets de développement en particulier ceux liés aux infrastructures sont réalisés par les Chinois eux-mêmes au détriment de la main d’œuvre locale.

Après la France, la Chine ?

Partenaire économique incontournable du Gabon du fait du lien historique entretenu par les deux pays, la France jouit d’une position confortable au Gabon et ce, malgré l’arrivée sur le marché de nouveaux partenaires comme le Maroc ou encore la Chine. La France est le premier fournisseur du Gabon, devant la Côte d’Ivoire et la Chine. En 2015, les exportations françaises au Gabon s’élevaient à 539 millions d’euros soit environ 354 milliards de francs CFA. Elles concernaient essentiellement les équipements mécaniques et le matériel électrique, les produits agricoles et les produits pharmaceutiques. A l’opposé, les importations françaises en provenance du Gabon représentaient au cours de la même année, 173 millions d’euros soit, environ 113 milliards de francs CFA. 60% de ces importations sont issues du secteur des hydrocarbures mais également de la filière du bois et du manganèse. On dénombre 120 filiales d’entreprises françaises présentes au Gabon et environ 200 entreprises à capitaux français.

Troisième fournisseur du Gabon avec un volume d’importation de l’ordre de 8,6%, la Chine est présente au Gabon à travers une trentaine de sociétés. Ces huit dernières années, le volume de ses échanges commerciaux ont été multipliés par cinq et représente 1,77 milliards de dollars soit environ 885 milliards de francs CFA. Il est clair que si la Chine n’a pas encore la proportion économique de la France au Gabon, il ne faut pas s’étonner que d’ici quelques années, la tendance soit inversée. « Je pense que la Chine et les responsables chinois, qui pratiquent généralement une planification à long terme, se sont assigné comme objectif stratégique de s’implanter sur le continent africain. Par conséquent, la Chine compte s’y établir solidement et pour longtemps », analyse le responsable russe. Il va de soi que le Gabon, visiblement ciblé dans cette stratégie n’y échappera pas. Et pour la France, les années sont certainement comptées au regard de l’impact du remous politique dans les investissements au Gabon.

Michaël Moukouangui Moukala
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