Le 07 avril dernier, le Gabon a présenté en collaboration avec la Banque mondiale, un nouveau programme visant à protéger à la fois, les pachydermes menacés par le braconnage et les populations victimes de leurs dégâts. Selon Christian Mbina, Directeur technique de l'Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) lors du lancement du projet : « On fait face à une augmentation du braconnage menaçant les éléphants, qui cherchent refuge en zone rurale et détruisent l'agriculture vivrière», a-t-il expliqué.
Le projet GEFACHE vise à «réduire les conflits humains-espèces sauvages» et promouvoir la «coexistence» entre les populations et les éléphants, indique un communiqué de la Banque mondiale, qui soutiendra le programme à hauteur de 5 milliards 700 millions de FCFA.
De manière technique, le GEFACHE sera implanté dans les parcs nationaux de Moukalaba-Doudou, Loango, Mayumba et Waka, notamment dans les zones de Ndindi et Doussala, dans le sud du pays. Ce projet devra se traduire par la mise en place de «barrières électriques» ou l'«utilisation de piment pour repousser les pachydermes», a détaillé le chercheur Sébastien Le Bel.
Le programme sera constitué de quatre composantes. La première concernera l’appui à la mise en œuvre du plan national ivoire PANI, la deuxième s’appuiera sur la gestion intégrée ‘’paysage’’, et l’atténuation des conflits hommes-éléphants (CHE). Quant à la troisième composante, elle sera axée sur la gestion transfrontalière des parcs Mayumba –Conkouati, tandis que la dernière assurera la coordination du projet, le suivi et l’évaluation.
Les populations d'éléphants de forêt dans le parc de Minkébé dans le nord-est, à la frontière avec le Congo et le Cameroun, ont chuté de près de 80% en une décennie dans les années 2000 à cause du braconnage, avait indiqué en février une étude du département d'écologie tropicale à l'Université Duke en Caroline du Nord.
Selon une autre étude de l'ONG Elephants Without Border publiée fin août, le continent africain comptait 20 million d'éléphants de savane (espèce plus grande que les éléphants de forêt) avant la colonisation européenne, passant à 1,3 million en 1979 et chutant à 352 000 spécimens en 2014.