L’ancien Premier ministre, candidat des Républicains à la présidentielle française, a réaffirmé sur RFI ses doutes quant aux résultats obtenus par Ali Bongo au terme de la présidentielle d’août 2016 au Gabon.
Après Emmanuel Macron la veille, c’était au tour de François Fillon d’être interrogé par RFI, jeudi 6 avril, sur la politique qu’il entend mener vis-à-vis de l’Afrique s’il est élu à la tête de la France. Le candidat Les Républicain, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, n’a pas échappé à la question sur «la réélection très controversée d’Ali Bongo» au terme de l’élection présidentielle du 27 août 2016. Il a confirmé les doutes qu’il avait déjà émis le 2 septembre 2016 sur le plateau de la chaîne d’information publique Franceinfo : «(Ali Bongo n’a pas gagné l’élection), c’est ce qu’il semble ressortir de toutes les analyses des observateurs, et en particulier de celles des observateurs européens.»
Pour l’ancien Premier ministre, qui s’est curieusement gardé de critiquer le mutisme de François Hollande sur la question, «la France ne doit pas soutenir des pratiques anti-démocratiques». Et parmi ces «pratiques passées qui doivent disparaître», aussi bien au Gabon que partout sur le continent, François Fillon a semblé inclure la «Françafrique», dont il est lui-même accusé de tirer quelques avantages à travers son ami Robert Bourgi, avocat franco-sénégalais, principal visage de cette politique, dont il a estimé qu’«on lui attribue des pouvoirs qu’il n’a pas». N’empêche, le «monsieur d’un certain âge (à qui la France) a attribué la Légion d’honneur» est bien connu des cabinets présidentiels africains, y compris gabonais, au point qu’il considérait le défunt président Omar Bongo Ondimba comme son «père». Sur les plateaux de télévision, France 24 notamment, Robert Bourgi s’est d’ailleurs souvent vanté d’avoir contribué à l’«adoubement» d’Ali Bongo par Nicolas Sarkozy en 2009.
Pourtant, sur RFI, le candidat des Républicains a perçu la «Françafrique» comme «un fantasme». Celle-ci, a-t-il prétendu, «n’existe plus aujourd’hui au sens où elle a existé dans le passé». Aussi, lui président élu de la France, «la seule attitude qui sera la (sienne) sera le respect de l’indépendance des pays africains et le respect de la démocratie». D’autant que, selon lui, «la France ne doit pas venir au secours des dirigeants africains qui manipulent les élections».