La concurrence du ciment importé de certains pays européens, du Cameroun et d’Asie, semble défavorable à la santé des cimenteries du Gabon. Selon un des responsables de Cimenteries d’Afrique, repreneur de l’ex-filiale du groupe norvégien Heidelberg, CimGabon subit une concurrence effrénée, avec l’amplification des entrées massives de ciment importé.
Une situation qui a érodé de 72%, les parts de marché de cette entreprise qui aujourd’hui, ploie sous d’énormes pertes financières. Entre 2012 et 2013, les responsables de l’entreprise plafonnent les pertes à 10,8 milliards de FCFA.
Ce qui a amené les travailleurs de la société, membres du Syndicat national des travailleurs des carrières (Synatrac), à saisir le gouvernement afin qu’il prenne des mesures visant à protéger l’industrie locale.
«Si on continue d’importer le ciment de l’étranger sans tenir compte d’un certain nombre de facteurs, CimGabon va mourir», tranche Edgard Gervais Obiang, secrétaire général du Synatrac.
Les employés assurent que les salaires du mois de mars ont été les derniers à être payés suivant un accord conclu avec la direction de l’entreprise. «Nous avons convaincu l’employeur, en décembre dernier, de tout faire pour nous payer les salaires jusqu’en mars, et cela a été fait ; à partir de ce mois d’avril, si l’Etat ne fait rien, nous allons rejoindre le lot des employés qui ne sont pas payés par leur entreprise», s’inquiète le secrétaire général.
Les importations de ciment ont été libéralisées suite à l’incapacité de cette compagnie à satisfaire la demande nationale. Du coup, les importateurs en quête de parts de marché cassent les prix de 10 à 15% pour démocratiser l’accès de ce matériau de construction à un plus grand nombre. Ce qui dessert CimGabon dont les produits coûtent toujours cher sur le marché, malgré cette concurrence extérieure.