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Le véritable dialogue c’est faire le deuil du système Bongo (Edzodzomo Ella)
Publié le mercredi 5 avril 2017  |  Gabon actu
Martin
© Autre presse par DR
Martin Edzodzomo-Ela, ancien candidat à la présidentielle de 1998
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Libreville – Martin Edzodzomo Ella, ancien candidat à l’élection présidentielle en 1998 et adversaire politique invétéré d’Omar Bongo Ondimba, a estimé dans un entretien exclusif à Gabonactu.com que le véritable dialogue au Gabon consiste à faire « le deuil du système Bongo » dont les principaux héritiers sont actuellement éparpillés entre le pouvoir et l’opposition au point de nuire au pays.

« Je dis, le vrai dialogue, j’insiste le vrai dialogue au Gabon c’est faire le deuil du système Bongo », clame de sa voix tremblante le désormais sage qui se présente toujours que le premier Makaya (citoyen pauvre) du Gabon.

« Dans la tradition en Afrique, quand un patriarche meurt, les héritiers doivent se réunir à un moment pour faire le bilan de l’héritage », explique le vieil homme qui rappelle qu’Omar Bongo Ondimba a dirigé le Gabon durant 41 ans. « Il a fait du bien. Il a aussi fait du mal probablement », suppose-t-il.

« Il s’agit au cours de cette rencontre de faire le bilan de la situation. Le patrimoine laissé par le patriarche. Ses dettes et ses épouses. Qui prend une femme, qui prend ceci ou cela. C’est ce bilan qui a toujours été effectué après la disparition d’un patriarche », explique-t-il.

« Si le dialogue que nous organisons est dans ce sens, c’est une très bonne chose », dit-il en soutenant que les héritiers d’Omar Bongo ne sont pas uniquement ses enfants biologiques et adoptifs qui se partagent ses biens. « Ce sont aussi ces gens qui crient à gauche et à droite après avoir longtemps été à ses côtés », ajoute-t-il.

Martin Edzodzomo Ella estime que le dialogue en cours est une « copie administrative. Il va être comme la conférence nationale, comme les accords de Paris, comme les accords d’Arambo… Le partage de gâteau et c’est ce qui est dommage », se désole-t-il.

« Si Ali Bongo veut régler une bonne fois la situation et rentrer dans l’histoire, ce dialogue doit se faire sur la base des traditions africaines et gabonaises », suggère-t-il en rappelant que le dialogue met en scène deux protagonistes.



Fidèle à sa droiture politique, Martin Edzodzomo Ella estime que le problème qui créé les violences dans le pays c’est celui des élections. Cela dure depuis les années 60. « En 1964, c’est à cause des élections qu’il y a eu un coup d’Etat et des morts ». Pour cela, estime-t-il, « on n’a pas besoin d’un dialogue ».

« Les problèmes électoraux n’ont pas besoin de dialogue. Il suffit d’une volonté politique pour mettre fin à la mascarade électorale à l’origine des violences et des morts », insiste-t-il. « Ca se règle par la loi. C’est un acte administratif à prendre et c’est tout », dit-il.

« Pour la limitation de mandats présidentiels, le découpage électoral on n’a pas besoin de dialogue. Ce sont des mesures administratives à prendre. Il suffit d’avoir la volonté politique », enfonce-t-il.

Le premier des Makaya affirme qu’il est prêt à aller à ce dialogue pour apporter sa contribution mais il ne souhaite pas se soumettre à la volonté des co-présidents de cette rencontre. Il les accuse tous d’être des héritiers d’Omar Bongo qui refusent de régler l’héritage du patriarche dans les règles de l’art.

Martin Safou
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