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Football/Procès : Le oui, mais de la Linaf !
Publié le mercredi 5 avril 2017  |  Gaboneco
Brice
© Gabon Review par DR
Brice Mbika Ndjambou , le président de la Ligue nationale de football (Linaf)
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C’est assurément l’un des épisodes qui va marquer l’histoire du football gabonais. Des présidents des clubs de ligue 1 traduits en justice pour non-paiement de salaires. Au banc des accusés aussi se trouve la Linaf, la ligue nationale de football professionnel. Plusieurs footballeurs auteurs de la plainte ont été motivés par l’ANFPG, l’association nationale des footballeurs professionnels du Gabon qui veut à son niveau assainir le milieu du football au Gabon en faisant respecter le cadre règlementaire. Mais cette situation parmi tant d’autres, oblige les acteurs du football à penser à un retour au championnat amateur. La réflexion est en cours.
« Jamais pareille scène n’a été vue dans l’histoire du football gabonais. C’est une première et c’est inédit ! », commente le journaliste sportif gabonais, Prosper Tonda Mambeda. Des dirigeants des clubs de football assignés en justice avec la tutelle la Linaf. « C’est la preuve que les choses ne seront plus jamais comme avant. Certains présidents de clubs ont trop abusés les joueurs » ; Ainsi parle un ancien international. C’est l’ANFPG (l’association nationale des footballeurs professionnels du Gabon) qui a orchestré tout le scénario.

Et selon le secrétaire général de cette association, Paul Kessany « Nous avons traduits en justice les clubs pour non-paiement des salaires, pour rupture unilatérale des contrats et surtout au manquement au niveau de la Linaf qui n’a pas de chambre des résolutions des litiges. C’est une exigence de la FIFA. Le président de la FEAGAFOOT dit avoir donné la dérogation à la Linaf pour qu’elle soit mise en place. Nous avons commis des huissiers de justice pour faire constater que cette chambre censée régler les différends entre joueurs, responsables et administratifs n’existe pas. Ce qui nous a aussi poussé à nous diriger vers les tribunaux c’est parce que les clubs ne réagissent pas souvent à nos requêtes. Nous sommes allé vers les clubs, la Linaf et à l’inspection du travail. Personne ne veut nous écouter. Certains présidents de clubs jouissant de leur position sociale puissante nous méprisent et sont arrogants. Le président de la Linaf nous a toujours dis allez-vous plaindre au tribunal si vous voulez. Avec cette exaspération, on a saisi la justice pour qu’elle essaie de rendre la dignité aux joueurs. Beaucoup de clubs jouent le championnat parfois en n’ayant pas payé les joueurs durant un an. Cela est contraire au règlement de la Linaf en son article 8 alinéa 2, qui stipule que les clubs doivent à la fin de l’année solder les comptes des entraineurs et des joueurs avant de s’engager pour une nouvelle saison. Cela ne se fait pas. Il y a une complicité entre la Linaf et les clubs ».

Au niveau des 3 clubs assignés en justice, Akanda FC, Missile FC et Stade Migovéen, la loi de l’omerta semble être la stratégie communicationnelle retenue tant le sujet dérange. Comme s’ils s’étaient passé le mot les dirigeants ne veulent pas en dire d’avantage. Mais tout de même, on note que du côté de la direction du Stade Migovéen, une source affirme « Ne pas avoir des arriérés de salaires. Les 11 joueurs concernés sont partis d’eux-mêmes en réclamant 3 mois de salaires. Ils ont manqué de professionnalisme en rompant unilatéralement les contrats. Il faut aussi ajouter qu’à cause de la crise économique, la Linaf a redimensionné les salaires ce que beaucoup de joueurs n’ont pas acceptés ». A Akanda FC, on soutient « qu’il y a des arriérés de 3 ou 4 mois, pas plus. Seulement les joueurs se trompent lourdement sur les montants qu’ils brandissent. Mais cette situation va avoir de lourdes conséquences sur l’avenir de cette équipe. Car la réaction des joueurs affecte énormément la direction du club qui a tant fait dans le social pour aider les joueurs ».

La Linaf, la ligue nationale de football professionnel, également accusée dans cette affaire reconnait la légitimité de cette plainte. Brice Mbika Ndjambou son président fait d’abord remarquer qu’il y a violation des textes de la FIFA et de la FEGAGOOT. « Dans son article 67, il est interdit formellement que les joueurs, agents de joueurs, arbitres et autres acteurs emmènent des litiges de ce sport dans les tribunaux ordinaires », rappelle-t-il. Toutefois au-delà de cet article, le président de la Linaf indique « Comprendre la situation des joueurs qui sont dans leurs droits. Nous sommes ici dans une situation où il y a quelqu’un qui a travaillé et qui n’est pas payé. Il n’est pas question pour la Linaf d’interdire à quelqu’un que cela soit un entraineur, un footballeur ou un administratif de ne pas entrer en possession de ce qui lui revient de droit. Je dois expliquer que la Linaf ne fixe plus les salaires. Nous sommes partis des budgets de plusieurs milliards de F CFA divisés en 5 aujourd’hui. La crise économique fait défaut ».

Brice Mbika Ndjambou poursuit en expliquant qu’il y a bien des raisons qui font que les salaires ne soient pas payés. « Est-ce que le club a fixé une rémunération au-dessus de ces moyens parce que comptant sur des ressources propres ou sur la subvention unique de l’état. La Linaf a pour rôle de s’assurer que la subvention de l’état ( 40 millions pour la première tranche) arrive bien au niveau des clubs et surtout que cet argent soit justifié ». L’association nationale des footballeurs professionnels du Gabon ne semble pas être convaincue par toutes les explications données par le président de la Linaf. Bien au contraire, son secrétaire général, Paul Kessany est formel « Nous irons jusqu’au bout. Il y a d’autres clubs qui seront traduits en justice. Il y a Pog FC, Stade Mandji et l’USB qui doivent venir expliquer devant les tribunaux pourquoi les salaires ne sont pas payés et les contrats rompus unilatéralement. En ce moment nous avons plus de 27 cas qui vont être entendus au tribunal. Au total Il y a plus de 47 assignations qui vont tomber dans les prochains jours ».

Tout ce qui se décide dans le ciel du football gabonais n’étonne nullement le journaliste sportif Prosper Tonda Mambeda. Il estime que l’environnement professionnel fait défaut. « Un championnat professionnel a un environnement. Dans le cas du Gabon c’est le désert. On n’a pas encore toutes les conditions requises pour que le championnat devienne professionnel. C’est vrai qu’en interne dans les années 90 et 2000 il y avait déjà des problèmes dans les clubs. Mais ce n’était pas devant la justice. Aujourd’hui que la justice soit saisie c’est la preuve que le problème est grave. Et cela va forcément plomber l’avenir du football national avec des résultats sombres ». La Fédération gabonaise de football continue de jouer la médiation pour qu’une solution soit trouvée.

YAO
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