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Dialogue national : «Les tradipraticiens doivent être impérativement impliqués», selon Karim Nziengui
Publié le mercredi 5 avril 2017  |  Gabon Review
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Le président de l’Association de valorisation de la médecine traditionnelle au Gabon, a appelé les autorités à mieux considérer leur apport dans la vie sociale, économique et politique du pays, avant de faire quelques propositions choc aussi bien sur la régulation de leur secteur d’activité que sur la gestion des finances publiques.


«Nous sommes venus au dialogue national pour (contribuer à) la réécriture de l’histoire de la nation», a fait savoir Karim Nziengui, lundi 3 avril au micro de tous les médias l’ayant sollicité. Participant au panel 4 (Consolidation de la paix et de la cohésion nationale), le président de l’Association de valorisation de la médecine traditionnelle (Vametra) et du Réseau des initiés du Gabon a saisi l’occasion pour faire part des propositions faites par sa corporation lors de ces assises. Des propositions pour le moins surprenantes, mais parfaitement utiles et nécessaires pour le développement du Gabon, a-t-il assuré. La première : la création d’un Haut conseil du culte traditionnel, «qui viendrait réguler la corporation et nettoyer un secteur aujourd’hui truffé de charlatans». Cette structure, pensée comme une sorte de police des cultes et rites pratiqués au Gabon, sera divisée en 11 chambres et gérée de manière tournante par les différents groupes traditionnels pour un mandat de 3 ans à chaque fois. A Vametra, ce Conseil est également perçu comme un outil d’aide à la décision au profit des autorités gabonaises.

L’autre proposition choc faite par le groupe des hommes de tradition et de culture est l’intégration, dans la gestion des finances publiques, des trois principales «pratiques qui rendent justice et qui établissent l’ordre» au Gabon : Le Muiri, le Ndjobi et le Ngui. «Il faut qu’à partir d’aujourd’hui le chef de l’Etat se saisisse de ce dossier afin que tous ceux qui seront en charge des régies financières prêtent serment sur ces reliques, qu’ils disent que s’ils violent encore l’argent du contribuable, ils mourront, parce qu’ils causent un génocide en volant l’argent du contribuable», a exhorté Karim Nziengui sur le plateau de ‘‘L’Entretien’’ de Gabon 24.

De son côté, Madame Benga, membre du comité national des tradipraticiens du Gabon, a estimé qu’«il est temps» d’impliquer officiellement les hommes de tradition et de culture dans toutes les activités touchant la vie sociale, économique et politique du pays, y compris au sommet de l’Etat. «Tous, nous regardons en mondovision comment les Nganga sont impliqués dans les salles d’opérations médicales, dans le sport de haut niveau, et même dans les présidences. Pourquoi ici, alors qu’il s’agit de notre culture, ne veut-on pas en bénéficier ?», s’est-elle interrogée, assurant que «les problèmes (que) nous subissons» sont liés à leur mise à l’écart. «Le Nganga, aujourd’hui, n’est pas un illettré», s’est-elle offusquée.

Si les recommandations et décisions prises au terme des précédentes assises organisées au Gabon n’ont été que partiellement appliquées, c’est parce que «les hommes de tradition et de culture, vulgairement appelés Nganga ou tradipraticiens, n’ont pas pris part à ces grandes messe de façon officielle». C’est en tout cas le sentiment du président de Vametra et du Réseau des initiés du Gabon. Pour donner toutes ses chances au dialogue politique national appelé par Ali Bongo, sa corporation a décidé de participer à la phase citoyenne de ces concertations, après avoir «saisi le chef de l’Etat et le Premier ministre», quelques mois plus tôt quant à leur participation. Il était donc «impératif» qu’ils soient présents. Mieux, Karim Nziengui et les siens ont affirmé que des dispositions ont été prises afin de «dissuader les sorciers qui tenteront de faire échouer le dialogue national».
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