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Dialogue politique : À quand une initiative nationale ?
Publié le lundi 3 avril 2017  |  Gabon Review
Ali
© AFP par STEVE JORDAN
Ali Bongo Ondimba a présidé l’ouverture du dialogue national
Mardi 28 mars 2017. Libreville. Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a présidé mardi, la cérémonie d’ouverture des travaux du dialogue national inclusif dans son palais en présence du corps diplomatie et d’environ 300 invités dont son épouse Sylvia Bongo Ondimba.
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Il devient urgent d’engager des réformes structurelles, adoptées par consensus et menées avec le soutien du plus grand nombre.

Tantôt baptisée «dialogue des dialogues», parfois appelée «dialogue de synthèse», souvent désignée par «grand dialogue», quelquefois qualifiée de «troisième dialogue», la concertation nationale regroupant participants au Dialogue national pour l’alternance et ceux engagés dans le Dialogue politique en cours aura-t-elle lieu un jour ? A-t-elle encore un sens ? Depuis la dernière prise de position de l’Union européenne (lire «L’Union européenne dubitative»), cette question hante les esprits. Lancinante, elle est au cœur de tous les échanges. Obsédante, elle revient dans toutes les conversations. Quel crédit accorder à des pourparlers menés en l’absence d’une des parties opposées ? Quel destin pour une rencontre déjà désavouée par une des organisations les plus représentatives de la communauté internationale ? Comment accréditer l’idée d’un soutien de Paris quand Bruxelles fait la moue ? Peut-on sortir des initiatives partisanes ? Peut-on faire l’économie d’une initiative nationale et réellement républicaine ?

On peut toujours se gargariser de mots. On a toujours la latitude de minimiser le poids de l’Union européenne ou l’apport de sa coopération avec le Gabon. Mais la réalité est là, dure et implacable. Non seulement, la France est avec 17,81% le deuxième contributeur du Fonds européen de développement (Fed), mais en plus elle s’efforce désormais d’orienter la coopération européenne. Sur des thématiques comme la paix, la sécurité, le développement ou les changements climatiques, elle indique la voie à suivre. Dans bien des cas, elle délègue la mise en œuvre de ses orientations stratégiques à l’Union européenne. De ce fait, il est aujourd’hui illusoire d’essayer d’établir une distinction entre ces deux entités. En clair, l’Union européenne ne peut agir en Afrique francophone sans l’aval ou tout au moins le silence bienveillant de la France.

Une nécessité, une urgence

La dernière prise de position de l’Union européenne ne saurait être comprise comme une initiative solitaire. Intervenue le jour même où s’ouvrait le Dialogue politique voulu par Ali Bongo, elle a tout d’un avertissement voire d’un coup de semonce. Le moment choisi, les thématiques abordées et la tonalité du communiqué renforcent ce sentiment, les circonvolutions rhétoriques et la langue de bois diplomatiques ayant fait place à une certaine truculence. N’empêche, Européens ou Gabonais, militants de l’opposition ou de la majorité, tous les protagonistes ont intérêt à sortir de la crise politique née de la présidentielle contestée d’août 2016. Personne ne peut aujourd’hui nier l’atonie générale du pays. Tout et chaque jour, des entreprises mettent la clé sous le paillasson quand d’autres évoquent cette perspective. Comme le confirme la présence remarquée du Fonds monétaire international (FMI), la situation économique est préoccupante. Comme l’attestent les conclusions du Sommet de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), tenu à Yaoundé en décembre dernier, la situation financière est catastrophique (lire «Les chefs d’Etat disent niet à la dévaluation du franc CFA») . Or, dans l’attitude du FMI, le point de vue de la France est déterminant. Mieux, dans la gestion de la monnaie, son avis ne divergera jamais de celui de l’UE.

Dans ce contexte, il devient urgent d’engager des réformes structurelles, adoptées par consensus et menées avec le soutien du plus grand nombre. Certes, certains acteurs seront toujours guidés par la volonté de conserver leurs privilèges ou préserver leurs prébendes. Certes, il s’en trouvera toujours pour magnifier l’usage de la force, vanter les collusions institutionnelles ou convoquer un patriotisme de circonstance. Mais, il faudra bien éviter une dévaluation à venir ou tout au moins créer les conditions d’une mise en œuvre harmonieuse d’un plan d’austérité. Au-delà, il faudra réconcilier le pays avec son histoire, permettre à chacun de répondre de ses actes et ouvrir la gestion du bien commun à toutes les intelligences. Pour atteindre ces objectifs, «un dialogue réellement inclusif et débouchant sur des réformes structurelles» est une nécessité voire une urgence.

Face au présent et au futur, la responsabilité des acteurs politiques, singulièrement ceux de la majorité, est immense. Il leur appartient de traduire en actes les recommandations de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne, de donner des gages de respect des libertés fondamentales, d’ouvrir une enquête indépendante sur les violences post-électorales et de faciliter la transparence dans la vie publique. L’Union européenne ayant déjà livré son appréciation du processus en cours, la majorité politique gagnerait à revoir sa copie. En tout cas, en âme et conscience, chacun doit, dès à présent, s’interroger sur le sens et la portée de son positionnement.
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