Libreville vient dabriter un séminaire de formulation des politiques publiques dans le secteur de l’élevage, consistant à élaborer une stratégie et un cadre législatif, réglementaire et organisationnel conformes aux lignes directrices de l’OIE, prenant en compte la législation sanitaire sous régionale.
De manière spécifique, les travaux s’inscrivaient dans le cadre du renforcement des capacités des autorités vétérinaires, afin de remplir leurs fonctions clés dans ce secteur. Le séminaire vise à mieux faire face à la croissance du commerce mondial ainsi qu’aux changements climatiques, conduisant à l’émergence ou la résurgence de certaines maladies susceptibles de franchir rapidement les frontières internationales. L’OIE indique que les services vétérinaires doivent être soutenus par une législation moderne et efficace. Raison pour laquelle l’élaboration et la mise en œuvre efficaces de la législation ont été inscrites parmi les 46 compétences critiques identifiées dans l’Outil PVS de l’OIE pour l’évaluation des performances des services vétérinaires.
Selon l’OIE, dans de nombreux pays, la législation vétérinaire est obsolète et inadaptée aux défis et attentes sociétales actuels et futurs. Prenant en compte l’importance de la législation comme élément clé pour parvenir à une gouvernance efficiente du domaine vétérinaire, les autorités gabonaises ont sollicité et obtenu du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine, un appui financier d’un montant de 50 000 dollars pour soutenir l’élaboration de la nouvelle législation dans le cadre du programme intitulé gouvernance vétérinaire (VET GOV).
En outre, devant la nécessité de disposer rapidement d’un cadre juridique actualisé et harmonisé avec celui de l’Organisation mondiale de la santé animale, le Gabon a été jugé éligible pour bénéficier du Programme d’appui pour la législation vétérinaire (PAVL) et d’une assistance technique de la part de cette institution. Lequel appui a été formalisé par la signature d’un accord avec l’OIE le 20 décembre 2016, et la mise à disposition du Gabon d’un expert certifié pour l’assister dans l’élaboration de sa nouvelle législation.
La législation sanitaire sous régionale devrait en principe couvrir les domaines suivant : l’exercice de la profession de vétérinaire ; le mandat sanitaire; l’exercice de la pharmacie vétérinaire ; la santé animale et le bien-être animal ainsi que l’hygiène et la sécurité sanitaire des aliments et des denrées d’origine animale.
Pour le ministre de l’Agriculture, de l’élevage, chargé de la mise en œuvre du programme Graine, le Gabon doit se mettre en avant en se dotant d’un dispositif législatif et réglementaire vétérinaire efficace. Car, poursuit Yves Fernand Manfoumbi, l’apparition de certaines maladies transmissibles à l’homme doit être considérée comme un échec de cet instrument juridique.
« Je voudrais donc rappeler ici que la législation vétérinaire est un élément essentiel des dispositions nationales qui vont permettre aux services vétérinaires de remplir leurs fonctions clés, notamment : la surveillance épidémiologique des animaux, la détection précoce et la notification des maladies animales (y compris les zoonoses), la réaction rapide aux urgences sanitaires, ainsi que leur prévention et leur contrôle, la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale et le bien-être animal ainsi que la certification sanitaire appropriée des animaux et des produits d’origine animale importés ou destinés à l’exportation », a indiqué Yves Fernand Manfoumbi.