Au terme de deux jours de travaux à Bruxelles (Belgique) dans le cadre du Sommet Union européenne-Afrique, le président de la République gabonaise qui a pris une part active aux échanges, aux côtés de plusieurs autres chefs d’Etats et de gouvernements des deux continents, est revenu sur ces rencontres et a noté qu’ils «étaient très positifs».
Au sortir du Sommet Union européenne-Afrique, tenu récemment à Bruxelles, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, a marqué un temps d’arrêt pour répondre aux questions des journalistes du monde entier présents à ces travaux.
La presse mondiale : Au sortir de ce sommet, que peut-on retenir Monsieur le Président ? Quelle appréciation faites-vous de ces échanges ?
Ali Bongo Ondimba : Je crois que ces rencontres étaient nécessaires pour raffermir le partenariat avec l’Union européenne. Et c’est seulement le mot qui ressort : partenariat. En ce qui concerne les trois termes : paix, prospérité et développement humain, j’ai choisi d’intervenir sur le dernier étant donné qu’au Gabon, nous mettons aujourd’hui l’accent sur le développement, sur l’investissement humain. Un aspect qui est très important pour nous et qui permet de regarder le futur avec les problèmes, les problématiques de jeunesse et la création d’emplois. Disons que ce partenariat est important, nous avons des relations anciennes avec l’Europe, historiques, culturelles et il s’agit de raffermir ce dialogue. Je dis toujours à nos amis Européens que nous ne sommes séparés que par la méditerranée qui n’est pas un océan. C’est presqu’un lac et donc d’un bord, d’un côté on voit l’autre. Et nécessairement, c’est un bloc qui doit être solidaire et uni. Il était donc important que nous puissions faire le point. Par rapport à tous les sommets précédents, on sent réellement une avancée. On a pu se parler franchement et chacun a pu faire part de ses préoccupations. Pour moi c’est un sommet très positif.
Qu’est-ce que la réunion spéciale sur la Centrafrique a apporté de plus par rapport à ce qui a été fait par les chefs d’état de la CEMAC jusque-là ?
Il y a déjà la confirmation de l’engagement de la CEMAC, qui est financier aussi bien que militaire. Mais l’engagement financier est très important pour aider nos frères Centrafricains à sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent. Il était aussi important qu’on puisse faire le point sur cette situation pour voir comment les choses évoluent. Sans penser que le pire est certainement déjà passé. On note la confirmation d’une mission de maintien de la paix avec les Nations Unies. Je crois qu’à partir de là, nous pouvons nous dire que nous, pays de l’Afrique Centrale, aurons accompli une bonne mission et nous sommes prêts maintenant à ce que d’autres viennent prendre un tout petit peu le relai, sur le plan militaire.
L’Union Européen entend mettre en place un fonds d’un milliard d’euros pour ce qui est de la promotion de l’intégration en Afrique. Il se trouve qu’en Afrique centrale, par exemple, cette intégration, notamment un de ses maillons, la libre circulation, a du mal à prendre. Est-ce que vous pensez que c’est suffisant pour booster l’intégration dans la sous région de l’Afrique centrale ?
Au niveau de l’Afrique centrale, en dehors de cette question d’intégration, nous avons été plus loin en mettant en place un fonds qui s’appelle Train My Generation, qui va s’occuper de la formation des jeunes. C’est un fonds de départ de près de 100 millions de dollars qui va permettre à ce que les Etats investissent, mais qui est aussi ouvert à d’autres. C’est quelque chose de concret et qui est important parce qu’il faut regarder du point de la jeunesse. La question d’intégration n’est pas un gros problème. Je crois que les uns et les autres ont fait en sorte que nos lois puissent s’accorder, que nos textes soient un peu les mêmes. C’est simplement une question technique, mais qui va être résolue.