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Dialogue national : Gare au triomphalisme avant l’heure !
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Gaboneco
Ali
© Présidence par DR
Ali Bongo Ondimba a présidé l’ouverture du dialogue national
Mardi 28 mars 2017. Libreville. Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a présidé mardi, la cérémonie d’ouverture des travaux du dialogue national inclusif dans son palais en présence du corps diplomatie et d’environ 300 invités dont son épouse Sylvia Bongo Ondimba.
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Tout le monde ou presque ne jure désormais que par le seul dialogue convoqué par Ali Bongo Ondimba, comme moteur d’alternance démocratique. Cependant, les doutes ne manquent pas quant à la volonté réelle du parti démocratique gabonais d’accepter de perdre le pouvoir à l’issue de ces pourparlers. Surtout quand on sait que le dialogue politique devrait déboucher sur un certain nombre de résolutions, qui réduiront sans doute les chances du PDG de conserver encore pour longtemps le pouvoir.
Peut-on un seul instant imaginer le Parti démocratique gabonais au pouvoir depuis près d’un demi-siècle, accepter si facilement les règles qui compromettent sa longévité au pouvoir ?
On est en droit de se le demander, au regard de l’engouement quasi aveugle dont fait montre l’ensemble des participants au dialogue politique appelé par Ali Bongo. Partout, les affiches dans la rue, la publicité à la télévision célèbrent toutes l’essor d’un Gabon nouveau au terme du dialogue qui s’est ouvert hier mardi 28 mars courant et qui devra prendre fin le 30 mai prochain, comme s’il n’y en avait pas déjà eu auparavant sans succès. Comme si les réformes électorales, il n’y en avait jamais eu par le passé sans suite.

A supposer que ce dialogue débouche même sur la limitation à deux des mandats présidentiels, l’élection à deux tours, la refonte de la commission électorale, en quoi ces actes transformés en loi, garantiront-ils une alternance politique à la tête de l’Etat ? En quoi le PDG qui a toujours gagné, même au prix des soupçons les plus généralisés acceptera-t-il sa défaite ? Le système d’élection à deux tours sera-t-il réellement la clef de voûte d’une alternance tant rêvée par l’opposition ? Le problème d’alternance politique au Gabon est-ce un problème d’élection à deux tours ou au contraire un problème d’une volonté manifeste de confiscation du pouvoir ? La fraude électorale artisanale, la transhumance électorale, les doublons sur le fichier électoral, l’achat de vote, le bourrage des urnes, etc. Bref, toutes les pratiques frauduleuses qui ponctuent souvent l’organisation des élections au Gabon, et spécialement l’élection présidentielle vont-elles cesser d’un coup de baguette magique avec les résolutions du dialogue politique ? Pas si sûr ! Car l’appétit cinquantenaire du pouvoir qui s’est aiguisé au fil des ans dans les bouches de certains vieux routiers du régime aura toutes les difficultés du monde à s’émousser.

Le PDG n’a pas encore dit son dernier mot

Même si au sein de cette clique au pouvoir certains estiment qu’il est déjà temps de rompre avec l’archaïsme pour adopter les principes d’une modernité politique, à l’exemple de certains pays démocratiques du continent, il ne faudrait pas perdre de vue que de mauvaises volontés tapies dans l’ombre et accrochés à leurs intérêts n’ont pas encore dit leur dernier mot.

Le premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet, a lui même donné l’alarme hier sur radio France internationale, estimant que sa conviction personnelle était que le peuple décide lui-même de la durée au pouvoir d’un Président de la République. Voilà ce qui devrait amener l’opposition conduite par René Ndemezo’o Obiang et Pierre Claver Maganga Moussavou, à faire trêve de tout triomphalisme avant l’heure, afin de bien rester sur leurs gardes. Car même au cas où les actes de ce dialogue seraient transformés en textes législatifs et réglementaires comme on l’entend vaticiner ici et là, le « monstre » PDG est loin d’avoir poussé son dernier râle. Puisque même avec un scrutin présidentiel à deux tours, ou encore un seul mandat renouvelable une fois, rien ne garantit une alternance politique au lendemain de ce dialogue. Tout dépendra de la volonté des tenants du pouvoir actuels. Sont-ils prêts à lâcher prise ? La question reste suspendue.

Charles Nestor NKANY
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