La prise de position du gouvernement en faveur de l’établissement bancaire Orabank n’a-t-elle pas fait qu’envenimer les positions ? Plusieurs semaines après la délibération par le Tribunal du commerce et du crédit de Libreville dans l’affaire opposant l’établissement bancaire Oranbank à l’entreprise Sogad BTP, les deux parties n’en finissent pas de s’attaquer.
Quel est le non-dit dans ce dossier ? Pourquoi la décision du Tribunal du commerce et du crédit de Libreville condamnant Orabank à payer des dommages et intérêts du fait de son retrait dans un contrat conclu avec l’entreprise Sogad BTP des mois auparavant paraît si difficile à exécuter ? Dans ce dossier, il va de soi que l’implication du gouvernement dans une affaire économique où la justice avait déjà tranché n’a visiblement fait que remuer le couteau dans la plaie. Et si Orabank remet en cause l’existence d’un accord à l’amiable et dit ne pas comprendre que son refus à accorder un crédit à son partenaire Sogad BTP soit sanctionné par une décision de justice, la protection voilée dont a bénéficié la banque joue en sa faveur et annule presque la décision de justice.
Suivant ces positions, comment alors parvenir « à mettre fin à toutes poursuites judiciaires et à toutes exécution des décisions de justice » lorsque les parties se contournent ? Entre les deux parties tout était presque arrangé même si à la dernière minute, Orabank s’est rétractée mentionnant « qu’elle ne pouvait (plus) procéder au rachat ni total ni partiel de la créance objet de la convention de départ », proposant, en lieu et place du rachat de cette créance, un prêt d’environ 6.5 milliards de francs CFA au taux usuraire de 33% l’année.
Reconnue coupable par le Tribunal du commerce et du crédit de Libreville pour avoir tardivement refusé de signer la convention de rachat de créance, Orabank a été condamnée vu que cette dernière n’a pas pu justifier le fait que cette décision résulte d’une cause étrangère qui ne peut lui être imputée. Fustigeant la position de la banque dans une affaire déjà tranchée, dans une tribune publiée récemment dans le quotidien l’Union, l’entreprise Sogad BTP revient à la charge et dénonce la « mauvaise foi » de l’établissement bancaire à ne pas mettre en exécution la décision de justice.