À Port-Gentil, les militants de l’Union du peuple gabonais (UPG-canal Awendjè) condamnent la posture politique de leur président qui, selon eux, n’honore point la mémoire de Pierre Mamboundou. Ils entendent rester dans «l’opposition radicale» et s’opposent à la participation annoncée de leur parti au dialogue initié par le pouvoir.
Lors d’un point presse donné au siège pronvincial du parti à Miniprix, dans le 1er arrondissement de la capitale économique, le 25 mars dernier, le bureau de la fédération communale de l’Union du peuple gabonais (UPG) a déclaré ne pas se reconnaître dans les prises de position de son président. Celles-ci feraient penser que «l’UPG est désormais dans le moule de la majorité présidentielle», a laissé entendre le Coordinateur fédéral, Georges Moukielou.
Le bureau fédéral de la commune de Port-Gentil refuse de cautionner le nouveau positionnement que Mathieu Mboumba Nziengui veut imposer au parti. «Les sorties et la prise de position de notre président qui soutient le PDG étonnent plus d’un», a déclaré Georges Moukielou dans la salle Pierre Mamboundou du siège de Miniprix qui a refusé des militants. Les UPGistes de Port-Gentil condamnent l’attitude de leur président qui, selon eux, n’honore point la mémoire de Pierre Mamboundou. Ils estiment par ailleurs que leur parti «a été bradé par son nouveau président Mathieu Mboumba Nziengui qui l’utilise comme une formule de séduction pour ses nouveaux alliés du PDG». D’où la nécessité de rassurer les Gabonais en se détachant publiquement des prises de position du président du parti qui «n’a jamais consulté ni reçu une approbation des fédérations provinciales sur toute l’étendue du territoire national». «Nous voulons rassurer les Gabonaises et Gabonais que la fédération de l’UPG dans la commune de Port-Gentil a toujours été et restera dans l’opposition radicale, qui prône la prise du pouvoir par le moyen des urnes», a martelé le coordinateur fédéral.
Parmi les décisions condamnées par les UPGistes de Port-Gentil, figure en bonne place celle amenant leur parti à prendre part au dialogue initié par le pouvoir. «Le président du parti comme à son habitude prend autocratiquement les décisions au nom de l’UPG sans communiquer avec les fédérations provinciales. L’expression démocratique voulant que les postures des uns et des autres soient consultées et respectées, ce qui, au demeurant, est le fondement de la démocratie au sein d’un parti», dénoncent-ils, avant de rejeter le principe même du dialogue vers lequel les conduit Mathieu Mboumba Nziengui. Ils jugent inopportune cette rencontre et s’interrogent sur l’empressement de certains partis de l’opposition à y prendre part.
«Avant la présidentielle de 2016, cette même opposition avait appelé la majorité à un dialogue, elle a refusé. Puis contre toute attente, la majorité appelle l’opposition à un dialogue d’apaisement post-électoral, l’opposition accourt», s’est étonné Georges Moukielou, non sans demander que les problèmes que connaît en ce moment le pays soient réglés au niveau des deux chambres du parlement.
Avec cinq conseillers municipaux, un sénateur et un maire adjoint, la fédération de Port-Gentil pèse bien lourd au sein de l’aile de l’UPG dirigée par Mathieu Mboumba Nziengui. Agacée par le rapprochement de ce dernier avec le pouvoir d’Ali Bongo, elle prend solennellement ses distances et compte bien recadrer les choses. Mais jusqu’où est-elle capable d’aller? Cette fronde va-t-elle amener le président du parti à revoir son orientation?