Le parti s’est engagé le 26 mars à prendre part au conclave voulu par Ali Bongo, alors que les dernières sorties de son président semblaient traduire le contraire.
Très critique sur les travaux préparatifs du dialogue inclusif voulu par Ali Bongo Ondimba, le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR) avait rendu hypothétique la participation de sa formation politique à ce conclave.
Bruno Ben Moubamba qui avait comparé les acteurs désignés pour les travaux préparatifs de ce dialogue à un collège «de membres du bureau politique du PDG (parti au pouvoir) bis», vient de rectifier le tir.
Il a tressé des lauriers, le dimanche 26 mars à Libreville, aux principaux contradicteurs attendus à ce dialogue. «Je félicite les acteurs politiques de notre pays pour avoir transcendé leurs antagonismes politiques pour faire prévaloir le Gabon avant tout», a-t-il affirmé. Il a salué au la posture avenante de René Ndémezo’o Obiang, ancien directeur de campagne de Jean Ping et Pierre Claver Maganga Moussavou, candidat comme lui lors de la présidentielle d’août 2016.
Dans sa distribution des bons points, Bruno Ben Moubamba a décerné la palme d’or à Ali Bongo Ondimba pour avoir, a-t-il dit, «réussi à fédérer toute la classe politique gabonaise, Majorité/Opposition, sur une même table». De même, il a loué les capacités du premier ministre dans la «réussite de ce dialogue politique», réitérant au passage sa volonté de poursuivre l’œuvre entamée dans ses charges de Vice-premier ministre.
Alors que l’Opposition rangée autour de Jean Ping estime que le contentieux postélectoral n’est pas vidé, Bruno Ben Moubamba voit ce dialogue politique comme un moment décisif «pour trouver des solutions qui vont régler définitivement les problèmes de notre pays».
En dépit du refus de Jean Ping et sa galaxie de prendre part à cet échange, le président de l’ACR considère d’ores et déjà la décrispation socio-politique comme un acquise. «Fini l’élection présidentielle d’août 2016, fini le contentieux électoral issu de cette élection, fini les arrangements politico-politiciennes, fini avec l’ingérence des puissances extérieures en Afrique, fini l’instrumentalisation de notre système éducatif par la forte politisation dont est victime ce secteur», a-t-il assuré.
A quelques heures de l’ouverture de ce forum, Bruno Ben Moubamba est persuadé de prendre part à ce dialogue non pas en tant que spectateur, mais en tant qu’acteur. Une précision qui révèle bien les velléités de l’homme à faire entendre l’opinion de ceux qui l’ont soutenu lors du scrutin présidentielle.