Les Accords de partenariat économique entre la Cemac et l’Union européenne se sont invités aux débats organisés au siège du Medef, en France, lors de la tournée économique du Premier ministre en Europe, la semaine dernière.
Madeleine Berre (photo), ministre de la Promotion des investissements privés, du commerce, du tourisme et de l’industrie, n’est pas allée de main morte pour dénoncer l’accord intérimaire signé par le Cameroun dans le cadre des APE. «Le Gabon n’adhérera pas à l’accord préliminaire signé par le Cameroun.», martèle la ministre.
Le déséquilibre structurel de l’économie gabonaise n’autorise, pas selon elle, une ouverture incontrôlée des barrières douanières du pays. Car, le Gabon étant un pays dépendant des importations en très grande partie, son économie encore en construction et dont la première étape de la diversification n’est pas aboutie, ne supporterait pas la concurrence du volume élevé des biens manufacturés de l’Occident.
En plus du déséquilibre de la balance des paiements du pays, il y a les pertes fiscales inestimables occasionnées par le démantèlement des barrières douanières. «Une ouverture totale des frontières du pays aux produits européens pourrait tout simplement tuer la compétitivité des entreprises gabonaises, encore en mutation, notamment dans la Zone économique spéciale de Nkok, futur laboratoire des produits gabonais à l’exportation.», explique-t-elle en substance.
La ministre de la Promotion des investissements réclame cependant, au nom du gouvernement, l’ouverture de nouvelles négociations avec l’Union européenne sous l’égide de l’Union africaine, pour que l’APE revête un caractère communautaire et soit équilibré et complet.