Vendredi dernier, au siège du Mouvement des entreprises de France (Medef) à Paris, le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet a discuté avec le patronat français sur les arriérés de paiement qui plombent la trésorerie des entreprises, la pression fiscale jugée trop forte ou encore les nouvelles barrières imposées par la législation du travail.
Devant les représentants d’une soixantaine de chefs d’entreprises dont certaines représentées au Gabon, Emmanuel Issoze Ngondet a présenté les différentes articulations du Plan de relance économique du Gabon et le besoin du soutien des sociétés françaises pour garantir son succès.
Sur un tout autre plan, la cartographie des échanges commerciaux entre la France et le Gabon indique un certain repli depuis quelques années. Une situation «liée à la crise du pétrole mais aussi et surtout à l’apparition de nouveaux concurrents, notamment asiatiques», indique le service français dans sa fiche signalétique actualisée sur le Gabon.
Durant le premier semestre 2016, ils se sont chiffrés à 319 millions d’euro, accusant une baisse de de 19,7% par rapport au premier semestre 2015. Au premier semestre 2016, les exportations vers le Gabon ont diminué de 16,8% en valeur, atteignant 238 millions d’euro. Elles ont totalisé 4,31% des exports en Afrique subsaharienne.
Le Gabon est le 8e client dans la sous-région, derrière l’Ethiopie. Si les exportations et importations ont diminué respectivement de -14,5% et -21,7%, les exportations restent trois fois supérieures aux importations, ce qui explique une balance commerciale de la France restée excédentaire (156 millions d’euro) malgré une diminution de 11,5% par rapport à la même période en 2015.
En 2015, on dénombrait 120 filiales d’entreprises françaises présentes au Gabon et environ 200 entreprises à capitaux français. Elles représentent 13 000 emplois et un chiffre d’affaires évalué à 3,6 milliards d’euro en 2013. En 2014, les investissements français représentaient un stock de plus d’1 millions d’euro (source : banque de France).
En dehors des hydrocarbures, les entreprises françaises sont présentes dans plusieurs autres secteurs d’activités. Dans le secteur minier, on a Eramet qui fait dans l’exploitation du manganèse. Elle est implantée au Gabon par l’intermédiaire de la Comilog, deuxième entreprise du pays, dont elle détient 66% du capital (l’Etat gabonais en détenant 25%). Dans le secteur forestier et la transformation du bois, on cite, entre autres, Rougier, CBG/groupe Fénart et Thébault Transbois. Les entreprises françaises sont également présentes dans le secteur du Bâtiment et travaux publics (BTP) : Vinci (SOGEA / SATOM) et Bouygues (COLAS, Dragages, ETDE).
De manière globale, la France détient une place particulière au Gabon, avec près de 25% de parts de marché. Les entreprises françaises perdent toutefois du terrain sur ce marché selon les services économiques de l’étranger du ministère français de l’Economie et des finances.