Lancé en 2013, le processus d’attribution de conventions de gestion des forêts communautaires s’est poursuivi, le 23 mars dernier à Libreville, avec la cession de 23 nouveaux espaces aux entités juridiques de gestion.
Sous la supervision du ministre de l’Economie forestière, une cérémonie de signature des conventions de gestion des forêts communautaires, s’est tenue le 23 mars dernier, à Libreville. Soit 16 conventions définitives pour la gestion des forêts communautaires ayant des plans simples de gestion ; et sept conventions provisoires pour les forêts dont les travaux préparatoires sont suffisamment avancés.
A cette occasion, le membre du gouvernement est revenu sur les enjeux de cette démarche lancée en 2013. «La démarche constante du gouvernement est de permettre que les populations rurales s’approprient le processus de gestion et d’utilisation de nos écosystèmes forestiers à travers le concept des forêts communautaires. L’objectif recherché est de faire de nos communauté villageoises des acteurs de la foresterie, afin d’impulser un développement local à travers les revenus directs», a indiqué Estelle Ondo.
Selon le Code forestier gabonais, en effet, la forêt communautaire est une portion du domaine forestier rural affecté à une communauté villageoise en vue de mener des activités ou d’entreprendre des processus dynamiques pour une gestion durable des ressources, à partir d’un plan de gestion simplifié. En d’autres termes, la foresterie communautaire se focalise sur les communautés locales, comme acteur principal assurant la pérennité de la gestion forestière.
A ce jour, s’est félicité le ministre de l’Economie forestière : «40 forêts communautaires bénéficient de conventions d’attribution dont 16 définitives, le tout, en couvrant une superficie de près de 167 000 hectares dans cinq provinces». Dans le même sens, a poursuivi Estelle Ondo : «51 dossiers de demandes, concernant l’ensemble du territoire national, sont en cours d’introduction».
Par ailleurs, le membre du gouvernement a rappelé aux bénéficiaires des conventions de gestion qu’il ne s’agit nullement de titres d’exploitation donnant lieu à des contrats d’exploitation tout azimut. «Mais d’un espace forestier bien délimité, à usages multiples, qui doit contribuer au développement social et économique du regroupement des villages et de la communauté et non des individus», a précisé Estelle Ondo.
Et cette dernière de rappeler «les dispositions de la loi en vigueur à l’encontre des mauvais élèves et autres contrevenants aux exigences du Plan simplifié de gestion et du Plan de développement local». Un avertissement qui tombe sous le sens, d’autant que de nombreuses récriminations ont été faites aux entités juridiques de gestion des forêts communautaires.
Selon le directeur général adjoint des Forêts, s’appuyant sur des rapports de missions de contrôle, ces entités juridiques de gestions s’illustrent sur le terrain par le mépris de leurs propres statuts et règlements intérieurs ; la signature tout azimut de contrats de fermage avec des partenaires multiples ; le manque de transparence dans la gestion des revenus tirés de l’exploitation des ressources ; ou encore, la non application des plans simples de gestion et des plans de développement locaux.
«Comme vous pouvez le constater, la survie du concept de forêt communautaire dans notre pays, doit passer par un changement de mentalités et le respect des règles édictées par l’administrateurs», a souligné Simplice Nteme. «Et les entités juridiques de gestion doivent mesurer leurs responsabilités dans ce processus, afin que d’autres communautés accèdent à ce mode gestion de nos forêts», a-t-il conseillé.