Libreville – Les chefs de délégation de l’Union européenne ont publié jeudi une tribune libre à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire du traité de Rome le 25 mars 2017 qui a constitué la première étape vers une Europe unie.
Le 25 mars, l’Union européenne (UE) célébrera le 60e anniversaire de la signature des traités de Rome, qui a constitué la première étape vers une Europe unie. Depuis la genèse des Communautés européennes, en 1957, les citoyens de nos États membres ont connu six décennies d’une paix, d’une prospérité et d’une sécurité sans précédent. Le contraste avec la première moitié du XXe siècle ne pourrait pas être plus grand.
Les deux guerres désastreuses qui ont lieu en Europe entre 1914 et 1945 ont fait des millions de morts et ont laissé le continent dévasté, divisé et exsangue. Pour des pays qui avaient été longtemps belligérants, l’intégration européenne a constitué le projet de paix le plus réussi de notre histoire. Néanmoins, nous vivons une période imprévisible et le 60e anniversaire des traités de Rome est l’occasion non seulement de réaffirmer notre adhésion aux valeurs et aux objectifs sur lesquels le projet européen est fondé, mais également de réaliser des avancées pragmatiques et ambitieuses.
Dans le cadre de l’Accord de Cotonou qui régit le partenariat entre l’UE et les pays du groupe Afrique Caraïbes Pacifique (ACP), l’UE soutient le Gabon, la République de Sao Tome-et-Principe, et les institutions régionales de l’Afrique Centrale CEEAC et CEMAC. Au Gabon, cette coopération vise à améliorer la diversification économique et la création d’emplois, la gouvernance, et la promotion du processus de démocratisation, notamment à travers l’appui au secteur de la formation technique et professionnelle. A Sao Tomé-et-Principe, l’UE apporte un soutien à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de Réduction de la pauvreté, à travers des interventions dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement, et des filières agricoles d’exportation. La coopération de l’UE au niveau régional vise à contribuer au processus d’intégration régionale, particulièrement dans les domaines paix et sécurité, intégration économique et commerciale, et gestion durable des ressources naturelles.
Le monde traverse actuellement une période de grande incertitude: le rapport de forces mondial évolue et les fondements d’un ordre international reposant sur des règles sont trop souvent remis en question. L’Union européenne deviendra une puissance de plus en plus indispensable pour préserver et renforcer l’ordre mondial.
L’UE est la deuxième économie du monde. Nous constituons le plus grand marché mondial et le principal investisseur étranger dans la plupart des régions de la planète. L’UE a acquis une position de force en agissant de concert et d’une seule voix sur la scène internationale, en jouant un rôle majeur dans la suppression des obstacles au commerce en tant que membre de l’Organisation mondiale du commerce et en concluant des accords commerciaux bilatéraux avec de nombreux grands partenaires à l’échelle mondiale, comme l’AECG récemment conclu avec le Canada. C’est ainsi que les entreprises exportatrices de l’UE ont pu prospérer et créer plus de 30 millions d’emplois.
Nous investissons plus dans la coopération au développement et dans l’aide humanitaire que le reste du monde. L’UE joue un rôle de plus en plus actif en tant que garant de la sécurité au plan mondial.
L’Union européenne est, et restera, une puissance forte, fiable et fondée sur la coopération. Nos partenaires savent ce que nous défendons.
Nous défendons le multilatéralisme, les droits de l’homme et la coopération internationale.
Nous défendons le développement durable, des sociétés solidaires et la lutte contre toutes les inégalités – en matière d’éducation, de démocratie et de droits de l’homme. Pour nous, il ne s’agit pas de charité, mais d’un investissement intelligent dans notre sécurité et notre prospérité.
L’Union européenne est le premier bailleur de fonds dans le monde pour l’aide au développement. Nous avons joué un rôle important dans l’élaboration des objectifs de développement durable des Nations unies, que nous mettons déjà en œuvre, et travaillons également à la mise à jour du consensus européen pour le développement. L’aide au développement de l’UE bénéficie à près de 150 pays dans le monde et se concentre de plus en plus sur les endroits les plus pauvres de la planète. Au cours de la période 2014-2020, quelque 75 % de l’aide de l’UE bénéficiera aux pays qui sont souvent durement touchés par des catastrophes naturelles ou des conflits, ce qui rend leurs populations particulièrement vulnérables. L’UE est le seul bailleur de fonds au monde qui apporte un soutien à tous les pays fragiles ou en situation de conflit.
Nous défendons de meilleures règles à l’échelle mondiale, des règles qui protègent les populations contre les abus, des règles qui renforcent les droits et relèvent les normes. C’est grâce à notre mobilisation – celle de l’Union et de ses États membres – que la communauté internationale a mis en place des accords innovants comme les objectifs de développement durable, l’accord de Paris et le programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement. Dans un monde où la politique de coercition réapparaît, l’Union européenne aura un rôle encore plus important à jouer.
Dans un environnement international plus fragile, il faut renforcer la coopération, et non se replier sur soi. C’est la raison pour laquelle l’UE continuera à soutenir et à aider les Nations unies: notre coopération porte sur les missions de paix, l’action diplomatique, la défense des droits de l’homme, l’action contre la faim et la lutte contre la criminalité. L’Union européenne est également un partenaire solide et actif d’organisations régionales telles que l’Union africaine, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et le Conseil de l’Arctique.
L’Union européenne est également prête à aider les victimes de catastrophes naturelles et d’origine humaine. Les crises humanitaires continuent à prélever un lourd tribut à l’échelle internationale et, en 2016, l’UE a accordé une aide d’urgence de plus d’1,5 milliard d’euros, qui a permis de fournir des denrées alimentaires, des abris, une protection et des soins de santé à 120 millions de personnes dans plus de 80 pays. L’UE a été, depuis le début du conflit syrien en 2011, le principal donateur individuel d’aide humanitaire aux millions d’hommes, de femmes et d’enfants déplacés en raison de ce conflit. N’importe quel pays du monde peut demander de l’aide dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union. Depuis son lancement en 2001, ce mécanisme a été activé dans certaines des catastrophes les plus dévastatrices que le monde ait connu, telles que le séisme en Haïti (2010), la triple catastrophe au Japon (2011), les inondations en Serbie et en Bosnie-Herzégovine (2014), l’épidémie d’Ebola (2014), le conflit en Ukraine (2014), le séisme au Népal (2015), la crise des réfugiés en Europe et l’ouragan Matthew en Haïti (2016).
Quoi que nous réserve l’avenir, une chose est sûre: l’UE continuera de placer la promotion de la paix et de la sécurité internationales, de la coopération au développement et des droits de l’homme ainsi que la réponse aux crises humanitaires au cœur de sa politique étrangère et de sécurité.