Les mouvements associatifs des Gabonais de France viennent de lancer un mouvement de résistance, en protestation à la participation d’une délégation gouvernementale gabonaise aux 10e Rencontres internationales des partenariats publics-privés (PPP), ces 22 et 23 mars à Paris.
Peu après l’annonce de la participation de membres du gouvernement gabonais aux 10e Rencontres internationales des partenariats publics-privés (PPP), ces 22 et 23 mars à Paris, la communauté gabonaise de France a donné de la voix, le 21 décembre dernier. Elle proteste ainsi la participation, à ces rencontres, de la délégation conduite par le Premier ministre gabonais.
«Les mercredi 22 et jeudi 23 mars 2017, de 8h à 18h, la communauté gabonaise organise un sit-in devant le Pavillon Dauphine, situé Place du Maréchal de Lattre Tassigny à Paris. Le vendredi 24 mars 2017, c’est devant le siège de Medef (Mouvement des entreprises de France, ndlr), situé au 55 avenue Bosquet dans le 7e arrondissement de Paris, qu’elle se donne rendez-vous de 8h à 14h», ont annoncé les mouvements associatifs des Gabonais de France.
En effet, la délégation ministérielle conduite par Emmanuel Issoze-Ngondet prendra part cette rencontre initiée par le Conseil des investisseurs français en Afrique (Cian), organisation patronale privée française rassemblant les entreprises industrielles et de services, grands groupes ou PME-PMI, investies en Afrique. Un rendez-vous d’expertise professionnelle sur deux jours, entre acteurs publics français et étrangers (fonction territoriale et de l’Etat) et privés (industriel, finance, conseil, utilités, avocats, BTP…) concernés par toutes formes de partenariats public-privé.
Les mouvements associatifs contestent ainsi le fait que «le gouvernement illégitime gabonais s’invite en France alors que le Gabon traverse une crise politique, économique, sociale et environnementale sans précédent et que le peuple gabonais réclame toujours le respect de l’élection qui leur a été volée le 27 août 2016». Mieux, les initiateurs de ce mouvement de contestation doutent de la volonté des membres du gouvernement à défendre les intérêts des Gabonais au cours du rendez-vous d’affaires de Paris.
Pour eux, il ne fait aucun doute que la délégation conduite par le chef du gouvernement gabonais n’est composée que «des représentants des intérêts du système Bongo-PDG, de la pieuvre holding Delta Synergie. Il ne s’agira aucunement des intérêts du Gabon, mais ceux d’une oligarchie d’apparatchiks qui tiennent le pays en otage depuis 50 ans». Dans le même sens, les associations ont aussi fait remarquer l’absence de chefs d’entreprises au sein de cette délégation gouvernementale.
En gros, a estimé le comité d’organisation des sit-in parisiens contre la participation des membres du gouvernement d’Ali Bongo à ses messes d’affaires françaises : «Le peuple gabonais s’insurge contre cette arrivée d’ambassadeurs illégaux qui veulent laisser croire que tout va bien au Gabon, il revendique sa souveraineté, exige le respect de son vote et révoque tout contrat signé sous la présidence illégitime d’Ali Bongo. Le Gabon traverse une crise politique, économique, sociale et environnementale sans précédent».
Vu la détermination affichée de les Gabonais de France depuis la fin du scrutin présidentiel d’août 2016 à ce jour, pas sûr que le séjour de la délégation gouvernementale soit de tout de repos.
Le 24 mars prochain, la délégation prendra part la rencontre restreinte du comité Afrique du Medef organisée autour Emmanuel Issozet-Ngondet. «Ces invitations des ambassadeurs illégitimes d’un pouvoir dictatorial vieux de 50 ans, constitue un affront supplémentaire fait au peuple gabonais, une étape de plus dans le paradigme néocolonialiste qui dicte les relations économiques entre le Gabon et les grandes entreprises françaises», ont conclu les mouvements associatifs des Gabonais de France.