Le représentant de l’UNESCO au Gabon, Vincenzo Fazzino interrogé mercredi à Libreville au sujet du spectre d’une année blanche qui pèse sur le Gabon, à cause de la longue grève dans le secteur de l’éducation nationale, a déclaré que ce n’est pas son institution qui décide mais plutôt le gouvernement du pays.
« Vous comprenez qu’une organisation extérieure au Gabon ne peut pas venir déclarer, décréter une année blanche », a notamment dit Vincenzo Fazzino en marge d’une réunion avec 5 ministres gabonais impliqués dans l’éducation nationale.
« Cela revient au gouvernement de voir si les conditions sont remplies pour qu’une année blanche soit décrétée », a-t-il précisé.
Le représentant de l’UNESCO a rappelé que le Gabon n’est pas le seul pays qui a connu une crise de genre. « Rien qu’en Afrique centrale, récemment au Cameroun à cause de la crise dans l’Est du pays, le Congo et d’autres pays ont connu des risques, des dangers d’année blanche. Des organisations comme l’UNESCO ont aidé les gouvernements dans l’identification des problèmes qui mènent à des grèves et des mécontentements des acteurs sociaux », a poursuit M. Fazzino.
Lycée Paul Indjedjet Gondjout mercredi 22 mars à midi @ Gabonactu.com
« Notre rôle c’est l’assistance technique et l’accompagnement », a-t-il souligné avant d’insister « nous ne pouvons pas nous-mêmes nous substituer à une souveraineté nationale qui revient entièrement aux structures de l’Etat et au gouvernement ».
Le ministre de l’Education nationale, Florentin Moussavou a écarté lundi dernier cette idée d’année blanche espérant que les négociations qu’il a entamées lundi par petits groupes de syndicats « permettront de sauver l’école gabonaise ».
« Nous devons sauver l’école gabonaise, nous allons la sauver », a-t-il martelé mercredi après avoir reçu d’autres syndicats.
« Nous sommes loin d’une sortie de crise. La crise s’aggrave et s’enlise », a pour sa part soutenu Louis Patrick Mombo un des responsable de la Convention nationale des syndicats du système éducatif (CONASYSED).
Selon ce leader syndical « si quelques enseignants ont par peur repris le chemin de l’école, la situation en générale reste bloquée. Il n’y a pas cours dans tout le pays. Le secteur de l’enseignement catholique qui n’était pas en grève est rentré dans la danse ».
La grève dans le secteur éducatif dure depuis le 31 octobre 2016. Elle a atteint son paroxysme entre janvier et février 2017
Excédé, l’Etat a frappé deux coups durs : la suspension des salaires de 807 enseignants grévistes. Cette suspension pourrait être rééditée ce 25 mars. Le second coup de massue est l’interdiction des activités de la CONASYSED, la principale centrale syndicale de l’éducation nationale.
C’est cette centrale qui est à l’origine de la grève pour exiger le paiement des primes dues et des meilleures conditions de travail.
L’administration reconnait l’opportunité de ces revendications mais affirme qu’elle n’a pas assez d’argent pour y faire face. L’ensemble des primes réclamées représente une enveloppe de 13 milliards de FCFA, selon le ministre de l’Education nationale.