Le suicide de Claude Horais, chef d’atelier mécanique du groupe Robert Services, cache un malaise social longtemps décrié par les employés de la société spécialisée dans le transit et le transport maritime.
Depuis plus d’un an, le groupe Robert Services traverse une forte crise financière, émaillée par des licenciements jugés abusifs par certains employés et des retards sur le paiement des salaires de plus de trois mois pour un nombre d’entre eux. A Port-Gentil, où se trouve le siège de cette entreprise spécialisée dans le transit et le transport maritime, le climat social s’est fortement dégradé.
Le suicide par pendaison de Claude Horais, 66 ans, chef d’atelier mécanique, mardi 21 mars, en serait une des conséquences. «Claude a payé le prix fort de toutes les erreurs de monsieur et madame Chami, qui ont aujourd’hui du mal à gérer la société. Cette situation était prévisible et si l’on n’y prend garde, on pourrait se retrouver avec d’autres cas. Il y a en effet de nombreux pères de famille qui sont désespérés, car n’arrivant plus à payer leur loyer ni à scolariser leurs enfants. La situation est vraiment dramatique, plus de six mois sans salaire. Il y a vraiment péril en la demeure», s’est inquiété un cadre de la société.
C’est en septembre 2016 que les employés de Robert Services s’étaient fait entendre pour la dernière fois. Ils avaient notamment lancé un mouvement de grève pour réclamer le paiement de leurs salaires. Plus de cinq mois après, peu d’employés seraient rentrés dans leur droit. Avant son suicide, Claude Horais aurait cumulé neuf mois de salaires impayés. Ce serait à la suite de l’expulsion de son appartement par son bailleur qu’il aurait décidé de se pendre. Il serait temps que l’Inspection du travail se saisisse véritablement de cette affaire qui dure depuis près de deux ans.