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Dissolution de la CONASYSED : coup de frein a la liberté syndicale ?
Publié le lundi 20 mars 2017  |  Gaboneco
Simon
© Autre presse par DR
Simon Ndong Edzo, délégué général de la CONASYSED
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Légalement constituée en 2012, la principale Confédération nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) a été dissoute vendredi 17 mars dernier par décision du Ministre de l’Intérieur. Entre autres motifs pouvant justifier cette dissolution brutale, le communiqué gouvernemental évoque des « troubles à l’ordre public, entraves à la liberté du travail, avec violence et voie de fait ». Une décision arbitraire, contraire à la démocratie et à la liberté syndicale des travailleurs, dénonce la Conasysed, qui n’entend pas se laisser ainsi griller par le gouvernement.
Aussi surprenante et incroyable qu’elle puisse paraître, la décision gouvernementale est là sous les yeux ébahis des enseignants, qui n’en reviennent pas, en apprenant à la télévision, selon un communiqué signé du Ministre de l’Intérieur, que leur centrale syndicale, la Conasysed, est désormais dissoute. Dissoute et interdite de ses activités sur l’ensemble du territoire national, précise le même communiqué, qui accuse les enseignants grévistes regroupés au sein de cette plate-forme de « troubles à l’ordre public, entrave à la liberté du travail, avec violence et voie de fait ».

En effet, après la suspension des salaires de plus de huit cents enseignants pour le mois dernier, le gouvernement, par cette dissolution vient encore resserrer son étau autour des enseignants, décidés à aller jusqu’à une année blanche, si leurs revendications ne trouvent aucune satisfaction. Manifestement c’est un gouvernement, qui pris au piège de ses propres promesses non tenues, dont la construction de 24 lycées et 400 salles de classes supplémentaires, acculé par le jusqu’au-boutisme des enseignants, n’a pour seule réponse que des actions punitives à l’encontre des ces derniers. Voilà de quoi jeter de l’huile sur le feu et radicaliser davantage la détermination de la Conasysed, qui dénonce une décision arbitraire et de nul effet d’un gouvernement faisant fi des conventions internationales.

Selon Simon Ndong Edzo, le Délégué national de la Conasysed, qui a lu la réaction des enseignants, leur plate-forme syndicale n’entend nullement se conformer à cette décision inique. Ndong Edzo appelle par ailleurs tous les enseignants à poursuivre la grève.

Forte probabilité d’une année blanche

A quelques trois mois de la fin de l’année académique 2016-2017, cette énième mesure du gouvernement ne fait que renforcer davantage les inquiétudes relatives à l’année blanche. Et la reprise du dialogue annoncée entre le gouvernement et certains syndicats du secteur de l’éducation pour ce lundi, dialogue vaticiné comme celui de la dernière chance, n’a visiblement plus aucun intérêt pour les autres syndicats, qui risquent d’afficher leur solidarité envers la Conasysed. Sauf à croire qu’ils ne seront là-bas que comme de simples bénis oui-oui, happés par le pouvoir de l’argent, comme c’est souvent le cas en pareil statu quo où des liasses de billets ne manquent jamais, lorsqu’il s’agit de faire pécher les maillons faibles en de moments aussi décisifs. C’est donc une dissolution qui porte un coup de frein à la liberté syndicale dans notre pays, et ajoute de ce fait une couche supplémentaire à la crise post-présidentielle, dont le pays peine toujours à se remettre, six mois après le scrutin du 27 août dernier.

Charles Nestor NKANY
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