Des syndicats gabonais ont demandé à plusieurs institutions internationales "d'exercer des pressions" sur les autorités de Libreville "pour faire respecter les droits des travailleurs et les droits de l’Homme", dans un communiqué reçu jeudi.
Proche de l'opposition, la confédération syndicale Dynamique unitaire dénonce des grèves "réprimées par les forces de l’ordre" - notamment l'intervention policière fin février contre les grévistes de l'entreprise pétrolière Maurel et Prom - ou la suspension par le gouvernement des salaires de 807 enseignants grévistes de l'enseignement public.
Elle appelle ces institutions, dont l'Union européenne (UE), l'Union africaine (UA) et l'Organisation internationale du travail (OIT), à "exercer des pressions multiformes", voire à "porter plainte", contre le gouvernement gabonais "pour faire respecter les droits des travailleurs, les droits de l’Homme, l’Etat de droit et les valeurs démocratiques".
Dynamique unitaire rappelle aussi l'"arrestation arbitraire" le 9 juillet de son président Jean-Rémy Yama, détenu trois mois, affirmant que deux syndicalistes arrêtés avec lui ont subi des "tortures".
Ces trois syndicalistes étaient accusés de "troubles à l'ordre public" en marge d'un meeting de pré-campagne du président Ali Bongo Ondimba à Libreville.
Dynamique unitaire a publié son communiqué une dizaine de jours avant le lancement du "dialogue politique" proposé par M. Bongo après sa réélection en août face à son rival Jean Ping, qui conteste toujours le résultat de la présidentielle.
La société civile est invitée à une première phase "citoyenne", tandis qu'une autre étape "sera consacrée exclusivement aux partis politiques", d'après le gouvernement.
Jean Ping, a annoncé qu'il boycotterait ce forum. "Nous ne participeront pas à ce dialogue" a également indiqué à l'AFP Dynamique unitaire, qui avait soutenu Jean Ping pendant la présidentielle.