Alors que l’affaire semblait oubliée et les principaux protagonistes contentés après leur montée au créneau, il y a plusieurs années, le dossier relatif aux revendications des anciens cheminots à la suite de la liquidation de l’Octra a pourtant récemment été rouvert.
Pour certains, l’affaire était close. Pourtant, depuis leur consentement à signer les clauses de leur départ volontaire en 2000, les anciens cheminots estiment avoir été lésés dans leurs droits : ils réclament désormais le payement de deux années de salaire, dues par l’Office du chemin de fer Transgabonais (Octra), leur ancien employeur. Ce qui, pour Louis Aleka-Rybert, le Liquidateur de l’ancien exploitant ayant cédé ses actifs à l’actuel Setrag, est un peu fort de café.
En effet, au cours de sa séance de travail, le mercredi 2 avril 2014, avec le Premier ministre, en présence de Christian Magnagna et Paulette Mengué M’Owono, respectivement ministre du Budget et des Comptes publics et ministre des Transports, le Liquidateur a affirmé : «Les anciens cheminots estiment qu’on ne leur a pas réglé 24 mois de salaire puisqu’ils se considèrent comme des licenciés. Mais il faut plutôt parler de départs volontaires. Ils ont souscrit à des départs volontaires et négociés. Le licenciement d’autorité effectivement donne des droits, et ces droits, qui figurent dans la convention de concession, prévoyaient 24 mois. Et ce sont ces 24 mois qu’ils réclament.»
De fait, pour Rybert-Aléka, toute la difficulté du problème réside au niveau de l’incompréhension s’étant établie entre l’Octra, la Setrag et les anciens cheminots : doit-on considérer que ces derniers ont fait l’objet de licenciement au moment de leur départ ? Il n’en est rien, le Liquidateur. Qu’à cela ne tienne, a-t-il annoncé, «ils ont décidé d’ester en justice leur ancien employeur», avant d’ajouter, serein et comme pour tenter de se dédouaner : «La justice est indépendante. Elle va faire son travail, et nous attendons l’issue de tout cela. C’est l’Etat qui avait versé des fonds à l’ancien président du Transgabonais pour désintéresser ceux qui partaient sans départ volontaire : ce n’était pas une liquidation. Mais lorsque ces calculs ont été faits la liquidation n’était pas encore ouverte et le liquidateur n’était pas nommé.»
Pour conclure, Rybert-Aléka, a rappelé aux membres du gouvernement que le consentement pour un départ volontaire des anciens cheminots de l’Octra s’était fait en présence de l’inspecteur du Travail chargé du Transgabonais, le président-directeur général de l’époque, la direction générale et les différents syndicats reconnus au sein de la structure. «C’est donc un dossier qui n’a pas été suivi par le liquidateur au début», a-t-il clamé, comme pour se décharger du passif de cette affaire.
Reste donc à Daniel Ona Ondo de clore au plus vite ce dossier qui n’a que trop duré et dans lequel est cité son prédécesseur, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima, qui à l’époque occupait dans la société le poste de PDG.