Quelque peu écorné par le scandale de la fraude aux cartes Visa prépayée, l’établissement bancaire a annoncé la mise en place de nouveaux dispositifs à même d’assurer la continuité de ses activités.
Réuni le 10 mars dernier à Libreville, le conseil d’administration de BGFIBank s’est penché sur la fraude aux cartes Visa prépayées et les comptes de l’exercice 2016. Concernant le second point, le conseil s’est satisfait de belles performances réalisées sur le précédent exercice, pourtant caractérisé par un contexte morose. La banque a ainsi achevé 2016 sur un bénéfice de 16 milliards de francs CFA, en hausse de 14% par rapport à 2015. «Cette hausse résulte de la croissance du produit bancaire net de 15%», a expliqué le conseil d’administration.
En hausse de 6% par rapport à l’année d’avant, les crédits à la clientèle se sont établis à 785 milliards de francs CFA. Ce qui n’est pas le cas des dépôts de la clientèle établis à 939 milliards de francs CFA sur la même année, en baisse de 3%. Le taux brut d’exploitation, quant à lui, a été de 50% en 2016.
Abordant le second point de son conclave, le conseil d’administration s’est avant tout félicité d’avoir déjoué la fraude aux cartes Visa. Selon la banque, des missions d’investigation menées par les audits internes et externes ont permis d’«identifier les zones de vulnérabilité de la banque, sources génératrices de l’incident».
Ces missions ont également permis de «circonscrire le périmètre de la fraude, d’établir que sur les 100 cartes identifiées, 59 d’entre elles ont fait l’objet de retraits dans la nuit du 3 au 4 février 2017, notamment en Suisse, en Allemagne, au Luxembourg et en France, pour un montant global de 1,9 milliard de francs CFA».
A l’issue de ces missions, la banque a ainsi mis en place de nouveaux dispositifs à même d’assurer la continuité de ses activités. Il s’agit notamment de la restriction des cartes Visa prépayées sur les Gab du réseau BGFIBank et le blocage des paiements ; l’installation 3D Secure permettant de sécuriser les paiements en ligne ; le changement des mots de passe des serveurs et applications informatiques et monétiques ; la limitation des accès aux salles informatiques ; l’arrêt des contrats avec les revendeurs et autres sous agents de cartes Visa prépayées ; etc.
A ces mesures s’ajoutent l’arrêt des prestations externalisées sans l’accord du conseil d’administration, le dépôt de trois plaintes (PJ gabonaise, Interpol, Europol et brigade financière de France), ou encore la révocation d’Edgar Théophile Anon, ancien directeur général de BGFIBank.
Par ailleurs, cette fraude a également motivé BGFIBank à «transformer en opportunités ce qui, pour certains, pourrait ressembler à des menaces». En effet, le conseil d’administration a annoncé de «nouvelles règles de gouvernance pour garantir la performance de la banque». De fait, 2017 a été placé sous le signe du «Renforcement».
Renforcement impliquant le capital humain, la croissance par le recentrage sur les métiers fondamentaux de la banque, la gouvernance optimisée autour des pôles «opérationnel», «support» et «contrôle». Ce renforcement concerne également le système d’information, réorganisé et repensé.