Tim Berners-Lee, l'un des fondateurs du World Wide Web, estime que l'idéal d'un Web égalitaire et non intrusif pour ses utilisateurs est en danger.
Lorsque Tim Berners-Lee s'exprime, il est généralement écouté. Pour les 28 ans du Word Wide Web (les fameuses pages commençant par www) le 12 mars, l'un de ses pères fondateurs a publié un post de blog aux allures de bilan inquiet. Selon lui, le Web que l'on utilise tous les jours est menacé par une perte du contrôle de nos données personnelles, la montée des fausses informations et l'utilisation de plus en plus grande du Web à des fins politiques.
Dans un texte synthétique, Tim Berners-Lee estime que les idéaux sur lesquels s'est bâti le Web dans les années 1990 sont remis en cause, petit à petit. En premier lieu, l'ingénieur britannique estime que les conditions d'utilisations des services proposés sur le Web sont trop troubles, ce qui permet à nos données personnelles de se retrouver dans des mains que nous n'avions pas choisi. Le principe de base du Web, selon lequel l'utilisateur cède une part de ses données contre la gratuité du contenu, est attaqué.
"Quand nos données sont conservées dans des silos propriétaires, hors de notre vue, nous perdons les bénéfices que nous pourrions en tirer", estime Tim Berners-Lee. Pour lutter contre cette tendance lourde, le directeur de la fondation W3C, qui "gère" le Web, veut développer de nouveaux outils permettant aux webinautes de reprendre le contrôle, mais aussi de discuter avec les géants du Web.
Rendre plus transparents les algorithmes
Ces géants, Tim Berners-Lee veut également les impliquer dans la lutte contre les fausses informations, ou "fake news" en version originale. Selon lui, ces informations sont visibles pour les webinautes du fait de la collecte des informations personnelles, qui permet ensuite grâce à des algorithmes de proposer un contenu qui saura plaire à la personne visée. "Google et Facebook doivent poursuivre leurs efforts, sans pour autant créer des structures centrales devant décider ce qui est "vrai" ou non", affirme Tim Berners-Lee.... suite de l'article sur Autre presse