Outre des changements dans le top management, le conseil d’administration a mis en place de nouvelles règles de gouvernance pour garantir la performance de la banque avec la mise en place de nouveaux dispositifs devant assurer la continuité des activités de BGFI Bank Gabon.
Le conseil d’administration de la Banque gabonaise française internationale (BGFI) Gabon, réuni à Libreville le 10 mars 2017 sous la présidence d’Henri-Claude Oyima, a pris d’importantes décisions pour raffermir la sécurité de ses services. Ces décisions font suite à la fraude aux cartes visas prépayées dont a été victime la banque au début du mois de février. Les missions d’investigations mises sur pied ont établi que sur les 100 cartes identifiées, 59 d’entre elles ont fait l’objet de retraits dans la nuit du 3 au 4 février 2017 en Suisse, en Allemagne, au Luxembourg et en France. Le tout pour un montant global de 1,9 milliard FCFA.
Cette situation a nécessité des recadrages en interne. Ainsi, au niveau du top management, le conseil d’administration de BGFI Bank Gabon a décidé de révoquer Edgar Théophile Anon, qui était jusque-là administrateur directeur général de l’établissement de crédit. Il avait été interpelé, avec d’autres cadres de l’entreprise, quelques jours après la découverte de la fraude. Emmanuel Berre et Marie-Ange Ndoungou, directeurs généraux adjoints, ont été reconduits par le conseil d’administration pour assurer l’intérim de la direction générale en attendant la désignation d’un nouveau patron au sein de cet établissement de crédits.
Nouveaux dispositifs sécuritaires
Par la suite, apprend-on, de nouveaux dispositifs ont été mis en place pour assurer la continuité des activités de BGFI Bank Gabon. Les cartes visas prépayées sont désormais restreintes au réseau de BGFI Bank et les retraits ont été bloqués. Depuis quelques jours, les détenteurs desdites cartes sont invités à se rendre à la banque pour les réinitialiser. Par ailleurs, il a été ordonné d’arrêter les contrats avec les revendeurs et sous-agents des cartes visas prépayées de BGFI Bank. Il en est de même des prestations externalisées qui ne se feront plus qu’avec l’accord express du conseil d’administration.
L’institution bancaire a pris d’autres mesures sécuritaires en interne. On peut citer, entre autres, l’installation de 3D Secure permettant de sécuriser les paiements en ligne, le changement de tous les mots de passe des serveurs et applications informatiques et monétiques, la limitation des accès aux salles informatiques, le renforcement de la sécurité informatique par le développement de solutions d’identification forte…
Nouvelles règles de gouvernance
Le conseil d’administration a entériné de nouvelles règles de gouvernance pour garantir la performance de l’institution bancaire. Le Système d’information, par exemple, a été réorganisé et repensé. Toutes les plates-formes et activités communes au groupe ont été regroupées au sein de BGFI Services. D’autre part, la sécurité des systèmes d’information va être renforcée par la signature de nouveaux contrats. La banque a décidé de s’appuyer sur des partenaires comme Oracle, Airbus cyber sécurité, et Ernst & Young.
La BGFI Bank s’engage également à optimiser la gouvernance avec une nouvelle organisation. Celle-ci s’articule autour de trois pôles : opérationnel, support et contrôle. Chacun d’eux est placé sous la supervision directe d’un directeur général adjoint. La banque va également nommer trois nouveaux directeurs pour les pôles audit interne, risques et contrôle Permanent, et enfin conformité. Il a également été décidé la reprise du fonctionnement des Filières en lien avec la Holding, société tête du groupe.
16 milliards de bénéfice
Toutes ces mesures tombent au moment où la BGFI Bank Gabon semble se porter bien. Le conseil d’administration du 10 mars a en effet arrêté les comptes de 2016. Cet exercice est marqué par une belle performance de cet établissement de crédits, qui évolue pourtant dans un environnement économique morose.
On apprend ainsi que pour l’année dernière, la BGFI Bank a enregistré un bénéfice net de 16 milliards FCFA, en augmentation de 14% par rapport à l’exercice 2015. Selon les administrateurs de la banque, cette hausse est le résultat de la croissance du produit net bancaire, à hauteur de 15%.
Les crédits à la clientèle se sont quant à eux établis à 785 milliards FCFA, 6% de plus qu’en 2015. Les dépôts de la clientèle se sont élevés à 939 milliards FCFA, connaissant une légère baisse de 3%. Le coefficient brut d’exploitation à l’exploitation est quant à lui de 50%