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Tourmente, grève, sit-in à Satram-EGCA
Publié le mardi 14 mars 2017  |  Gabon Review
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Une semaine déjà que les travailleurs de la société Satram-EGCA observent un mouvement d’humeur suite à un retard de bientôt trois mois quant au paiement de leur salaire.

Au niveau de la direction générale de Satram-EGCA, située dans le centre-ville de Port-Gentil, les portails sont toujours fermés, depuis une semaine déjà. Les travailleurs qui y observent un sit-in sont venus de tous les services de la société situés dans la zone industrielle du Nouveau-port. «Nous réclamons le versement des salaires des mois de janvier et février», déclare un délégué du personnel. Cinq jours après le lancement du mouvement de grève ponctué d’un sit-in, la direction générale a versé les salaires du mois de janvier à une partie des employés. «C’est bien ainsi que les choses se passent depuis plusieurs mois à Satram. On paie une partie des employés et le reste doit attendre, parfois pendant deux semaines. Cela n’est plus acceptable», martèle le même délégué, avant d’ajouter : «le mouvement observé en ce moment ne prendra fin qu’une fois les arriérés de salaire seront versés en totalité à tous les travailleurs».

Le lundi 13 mars de nombreux travailleurs se sont donc retrouvés au siège de la société où se poursuit le sit-in. Du côté de la direction générale où l’on semble dépassé par la situation, on ne fait aucune déclaration. Tout porte à croire que la situation de l’entreprise est des plus critiques. En effet, depuis le décès de Lahcen Jakhoukh, directeur général fondateur de Satram-EGCA, il y a environ deux ans, la société est confrontée à d’énormes difficultés financières. Les congés techniques et le plan de départ volontaire, initiés afin d’alléger les charges de la société, n’ont été, selon toute vraisemblance, qu’un leurre.

Plus grand employeur de la capitale économique avec environ 3 000 employés au départ, Satram-EGCA a pu, au début de la crise se débarrasser de près d’un millier de salariés. Étaient concernés, 212 prestataires et expatriés. Le plan de départ volontaire, initié après l’échec du plan du licenciement économique qui a rencontré une opposition farouche des syndicats, n’a permis de libérer qu’une soixantaine de salariés. Avec environ 1500 employés aujourd’hui, la société qui subit les revers de la crise est au bord de l’asphyxie. Des indiscrétions au sein de l’équipe dirigeante évoqueraient la remise sur la table d’un plan de licenciement économique, seule option pouvant sauver la société du naufrage. Quelques responsables de l’entreprise seraient déjà à Libreville où ils doivent présenter le projet au ministre du Travail. La pilule pourrait être doublement amère pour les travailleurs qui attendent encore le versement des salaire dus.
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