L’ex député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Bertrand Zibi Abeghe en prison depuis le 31 août dernier a, depuis sa cellule à la prison centrale de Libreville, offert un million de FCFA de l’un de ses derniers salaires de député, aux 807 enseignants dont les salaires sont coupés par le gouvernement suite à la grève qui paralyse le système éducatif gabonais.
L’information a été publiquement donnée lors d’une assemblée générale ordinaire de la Convention des syndicats du système éducatif gabonais (CONASYSED) tenue lundi à la mi-journée au stade de basketball d’Awendjé dans le 4àme arrondissement de Libreville.
Selon Marcel Libama, un des cadres de la CONASYSED, le député emprisonné depuis la nuit du 31 août au 1er septembre dernier au QG de Jean Ping suite aux violences post-électorales intervenues dans le pays après l’annonce de la victoire du président Ali Bongo Ondimba.
Bertrand Zibi devient ainsi le plus grand contributeur en faveur de ces 807 enseignants dont les salaires sont coupés. La CONASYSED avait lancé le 26 février dernier une collecte via Airtel Money pour venir en aide à ces compatriotes.
La surprise inattendue de Bertrand Zibi est un nouvel acte qui fait à nouveau rentrer cet homme politique atypique dans l’histoire politique du Gabon. En août 2016, alors qu’il arborait fièrement l’écharpe de député du Parti au pouvoir, Bertrand Zibi Abeghe avait publiquement démissionné du PDG et ôté son écharpe de député qu’il avait tenté de remettre au président du PDG, Ali Bongo Ondimba en plein meeting préélectoral à Minvoul dans la province du Woleu Ntem. Son acte de défiance avait suscité une véritable levée de bouclier dans le pays.
Bertrand Zibi qui détient la double nationalité gabonaise et américaine avait automatiquement rejoint l’opposition. Il était devenu l’un des principaux soutiens de Jean Ping, grand rival politique d’Ali Bongo Ondimba.
L’opposition le considère comme un prisonnier politique alors que le pouvoir le soupçonne d’avoir commandité des violences dans le cadre de la contestation de la réélection du président Ali Bongo Ondimba.
Samedi écoulé, l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama, élu président du parti Les Démocrates, a estimé que la libération de Bertrand Zibi était comme un préalable avant l’ouverture du dialogue préconisé par le pouvoir. Celui-ci s’ouvre le 28 mars prochain.