Peu focalisés sur la question des investissements dans cette catégorie d’entreprise, Gouvernement, Confédération patronale du Gabon (CPG) et entrepreneurs agitent curieusement le dossier du développement de la PME gabonaise. En ligne de mire, la volonté de faire participer cette catégorie économique au développement du Gabon.
Dix PME valent mieux que cinq grandes entreprises réunies ! Le réveil est peut-être tardif, mais les dirigeants gabonais, avec derrière eux le secteur privé, semblent avoir compris l’enjeu d’appuyer le développement des PME au Gabon.
Désormais de manière unanime dans les discours, les acteurs du secteur public et privé reconnaissent la nécessité de pousser le développement de cette catégorie d’entreprises d’une part, parce que le développement des PME peut accompagner l’évolution de la croissance économique gabonaise après un brusque ralentissement (2% seulement 2016) et d’autre part, parce qu’elle offre des opportunités économiques que ce soit pour l’Etat, l’investisseur ou même pour le travailleur lui-même, en quête d’activité professionnelle.
Aussi bien dans les milieux publics que privés, la question mobilise de nombreux acteurs. Au sein du Gouvernement, le Haut Conseil de l’investissement (HCI), cadre de mutualisation des synergies entre acteurs du public et du privé ne manque pas de souligner la nécessité d’asseoir un vrai tissu PME dynamique. Au sein de la Confédération patronale du Gabon (CPG) qui regroupe 300 entreprises privées et non des moindres, lesquelles représentent 80% du PIB national, on estime notamment qu’il est temps de mettre fin à la politique protectionniste, centrée sur les membres et donner la chance à un nouveau souffle à ces entreprises (PME) qui peuvent elles aussi accompagner la croissance.
C’est pourquoi le nouveau patron de la CPG, Alain Bâ Oumar estime « qu’il est plus que temps que la CPG s’implique vigoureusement dans la problématique de la PME ». Sa volonté actuelle, « attirer à la CPG les meilleures PME du pays, les aider à se structurer et se certifier, les labelliser et les mettre en relation avec nos grandes entreprises ».
Le problème de la visibilité des PME locales et leur rendement économique ne se pose pas tant en terme d’alignement à ces exigences conventionnelles mais se résume plutôt à des questions propre au marché local. En effet, malgré l’existence d’une trentaine de syndicats patronaux des PME/PMI pour un marché étroit de quelques 1.800 000 habitants, la problématique du développement de la PME gabonaise, sa représentativité dans l’économie demeure de mise. Les difficultés d’accès au financement quel qu’en soit la forme, le manque d’encadrement et d’accompagnement du gouvernement, le non alignement ou presque dans la commande publique et le manque d’ouverture au marché international sont autant de questions qui peuvent situer l’état d’avancement du dossier.
Régler la question du développement de cette catégorie économique, c’est s’attaquer aux problèmes généraux tels que ceux énumérés. Et là encore, loin des discours politiques, il faut une réelle volonté de l’Etat à faire bouger les choses.