Alors que le domaine de la concession du service public d’eau et d’électricité au Gabon, signé en 2017, entre la République gabonaise et le Groupe générale des eaux - devenu entre-temps Veolia – arrive à échéance le 30 juin prochain après 20 ans d’activités, les autorités gabonaises estiment que la situation de la SEEG n’est pas reluisante.
Elles indiquent que le bilan de la concession est catastrophique, et évoque un certain nombre de manquements tels que : le non-respect des clauses de l’autofinancement, l’augmentation des coûts des services de plus de 75% pour l’électricité et de 48,2% pour l’eau.
En outre poursuit le gouvernement, le concessionnaire n’a pas développé et maitrisé les réseaux urbains de distribution d’eau et d’électricité, tout comme il n’a pas pu réaliser l’objectif relatif à la qualité technique des services concédés et leur bonne gestion administrative et commerciale. Globalement, selon le ministre de l’Energie, Guy Bertrand Mapangou, les engagements pris la SEEG n’ont pas été tenus.
A la décharge, les indications fournies par la Société d’eau et d’énergie du Gabon, depuis juin 1997, jusqu’en 2015, font état des investissements à hauteur de près 361 milliards de FCFA soit une moyenne d’environ 20 milliards FCFA/an. Ces investissements ont notamment concerné, explique-t-on, à titre exclusif sur le périmètre de la concession : la production, le transport et la distribution de l’eau potable ; le transport et la distribution de l’énergie électrique et à titre non-exclusif sur le périmètre de la concession avec la production de l’énergie électrique.
Pour ce qui concerne la production, le transport et la distribution de l’eau potable, la capacité installée en surface est passée de 149 000 m3 en 1996, à 269 000 m3 en 2015, et souterraine, de 2300 m3 a 46 000 m3, soit une hausse de 108%. Quant au réseau d’eau potable, la SEEG indique qu’il est passé de 1262 km à 2074 km, soit une augmentation de 64%.
Le nombre d’abonnés a également suivi cette tendance haussière. Il est parti de 51 057 à 171 980 clients durant cette période, soit une progression de 237%. Les localités desservies par la SEEG se chiffre aujourd’hui à 44, contre 31 en 1996 ce qui produit un pourcentage de 42%.
Pour ce qui est de la fourniture de l’énergie électrique, la filiale gabonaise de Veolia mentionne que l’augmentation de la puissance installée est passée de 305MW en en 1996 à 4040 MW en 2015, soit une progression de 44%. Idem pour le réseau électrique qui est également passé de 2854 km à 5093 km affichant une augmentation de 78%.
Le nombre d’abonnés a également connu une hausse au cours de la même période, passant ainsi de 94 365 à 294 557 clients, soit une augmentation vertigineuse de 212%. Toujours concernant le secteur électrique, de 39 localités desservies en 1996, la SEEG revendique aujourd’hui environ 51, soit une tendance haussière de 31%.
Selon la direction générale de la SEEG, ces performances sont le résultat d’une amélioration quantitative et qualitative du service, malgré de nombreux aléas liés à la conjoncture. Ainsi, plus de 20% des richesses créées ont été consacrées aux investissements depuis le début du contrat en 1997. Plus de 50% du chiffre d’affaires a ainsi profité aux fournisseurs et prestataires nationaux, avec un effet très positif sur l’économie locale.