Comment continuer à préserver nos langues vernaculaires au moment où maîtriser le français, l'anglais, voire le mandarin, devient comme un impératif, sinon un plus dans notre rapport à autrui (recherche d'un emploi, business, voyage, etc.) ?
Cette problématique passionne et divise depuis toujours. Au Gabon comme ailleurs. Mais le sort réservé à nos langues vernaculaires est d'autant plus préoccupant aujourd'hui que dans notre pays, le constat est établi que celles-ci sont de moins en moins parlées, par rapport aux langues venues d'ailleurs. L'ex-ministre de la Famille, Honorine Nzet Biteghe, le rappelait encore au cours de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle (JILM) en 2013. Elle déplorait, notamment, un fait : « Plusieurs enfants ne parlent pas leurs langues maternelles, parce que l'usage de ces dernières, au sein de la cellule familiale, est délaissé au profit des langues d'emprunt ou de service, à l'instar du français. »
Au cours de cette cérémonie, elle avait incité les mères à "être l'un des leviers" qui permettraient à l'enfant de maintenir son équilibre, en le familiarisant à son dialecte aussi fréquemment que possible.