Dans un entretien express, l’ancien président de la Confédération patronale gabonaise se dit satisfait de son mandat et attire l’attention de son successeur sur certains dossiers qu’il juge délicats.
Quel sentiment éprouvez-vous au moment où vous quittez officiellement la présidence de la Confédération patronale gabonaise ?
J’ai été officiellement confirmé en février 2016. J’ai donc présidé aux destinées de la CPG quasiment pendant un an. Le travail ne finit jamais. Vous savez, la CPG c’est une longue chaine, le travail continue. Mais, je m’en vais avec la satisfaction du devoir accompli dans quelques missions qui m’ont été données de conduire dans le cadre de mon travail. Il s’agit par exemple de la dette où le dossier a avancé. La CPG a été audible, crédible. Nous avons lancé pas mal de chantiers. Et je pense que le président Bâ Oumar, à qui nous avons laissé les rênes de l’institution au terme de cette passation de service, va conduire les dossiers que nous lui avons confiés.
Est-ce que votre successeur peut compter sur votre expérience, votre soutien ?
La CPG, je le répète, n’est pas un problème d’hommes. J’étais le premier, à l’issue de l’élection, à féliciter le président Bâ Oumar ; je l’ai fait également par écrit. Cela veut dire qu’il n’y a pas de rancœur. Les ouvriers se relaient, le travail doit continuer. C’est cela l’essentiel. Pour ce qui me concerne, j’ai assuré le président Bâ Oumar de ma disponibilité, à sa demande, pour voir comment l’éclairer dans les dossiers. Il m’a rappelé un point du règlement qui prévoit que les anciens présidents de notre organisation demeurent membres ex-qualité du bureau, du conseil d’administration… Pour ma part, chaque fois que je le pourrai, j’apporterai mon concours au président Bâ Oumar.
Vous laissez sur la table de votre successeur des dossiers explosifs…
Il y a quelques dossiers délicats. Il faut préciser qu’ils ne sont pas explosifs, ils sont délicats. Il s’agit des problèmes de la dette. Il faut que l’on fasse tout pour que les entreprises retrouvent rapidement une trésorerie bonne pour pouvoir relancer les affaires. C’est un préalable. Il y a eu des avancées au niveau de l’Etat, concernant la dette. Il y a une programmation de l’apurement sur cinq ans, il y a des progrès qui ont été réalisés, des accords qui ont été signés. Mais, il faut pouvoir régler rapidement ce problème de la dette pour que nos entreprises retrouvent une trésorerie saine.
Il y a également un problème qui concerne une des dispositions de la loi de Finances 2017. J’ai attiré l’attention du président Bâ Oumar sur le fait qu’il s’agit d’un problème délicat. A mon avis, il n’est pas complètement réglé quoi qu’on en dise parce qu’il impactera fortement sur la compétitivité de nos entreprises. Et dans ce contexte, elle contribuera au renchérissement du coût de la vie. J’ai attiré de manière responsable le président Bâ Oumar à ce sujet délicat. Nous sommes en période délicate et donc, il faudra faire attention à ces problèmes-là : renchérissement du coût de la vie et compétitivité des entreprises. Il ne s’agit pas de dossiers explosifs, mais une attention particulière doit leur être accordée. Nous sommes un pays de dialogue. En ce moment il se prépare un dialogue politique, et le dialogue économique lui se poursuit.