Lors de la première session des assises de régulation du secteur, les acteurs ont adopté des mesures, portant notamment sur le règlement des sinistres et la déontologie, afin de redorer l’image de cette profession.
La Direction nationale des assurances (DNA) du Gabon a organisé, du 1er au 3 mars à Libreville, la première session des Assises de régulation du secteur des assurances (ARESA) pour l’année 2017. Le fil d’Ariane de cette rencontre était la nécessité de trouver les voies et moyens pour booster le secteur et le faire participer davantage au développement économique du pays.
Et pour y parvenir, le secteur doit dans un premier temps prendre des mesures pour assainir la profession. « Nous avons constaté des anomalies de fonctionnement dans le marché des assurances. Nous devons donc identifier, avec l’ensemble des acteurs, les freins qui minent le secteur et apporter des réponses justes au profit des assurés, des opérateurs et de l’industrie des assurances dans notre pays », a indiqué à l’ouverture des travaux, Prisca Koho-Nlend, la DNA.
Les assises se sont déroulées en trois sessions. Dans un premier temps, le régulateur a discuté avec courtiers et agents d’assurances. Un diagnostic a été fait pour relever les dysfonctionnements tels que la rétention des affaires, le non-versement des primes, la non production des comptes courants, le règlement des sinistres… Autant de faits qui relèvent du respect des dispositions du Code de la Conférence interafricaine du marché des assurances (CIMA).
Au cours de la deuxième session les responsables de la DNA ont discuté avec les directeurs généraux et hauts cadres des compagnies d’assurances basées au Gabon sur des questions liées à certaines pratiques comme la sous-tarification à laquelle se livrent certaines sociétés pour attirer les clients, le respect de la réglementation, et aussi la réticence à régler les indemnisations. La DNA a également relevé, pour le condamner, le fait que de plus en plus de compagnies emploient la technique dite des « faux sinistres ».
Au final, lors de la dernière journée des travaux, plusieurs propositions ont été faites afin de mettre fin à ces nombreux dysfonctionnements observés dans le troisième marché le plus dynamique de la CIMA. S’agissant par exemple du règlement des sinistres, il a été proposé de créer un tarif de constat amiable et de mettre en place une chambre de compensations afin d’accélérer le paiement des sinistres. L’on convient également de la nécessité de prendre en compte les différentes offres d’indemnités dues au titre de garanties annexes de la responsabilité civile automobile, notamment les garanties des personnes transportées.
Des résolutions ont été prises sur d’autres points comme le compte courant, la production et la mise à disposition des bordereaux, le contrôle des intermédiaires par les compagnies avec notamment la mise en place d’un système de contrôle afin de sanctionner les auteurs d’infractions – ainsi qu’aux sanctions internes à la Fédération gabonaise des courtiers d’assurances. La question de l’activité d’intermédiaire préoccupe, c’est pour cela qu’il a été proposé une publication régulière de leur liste afin de résoudre le problème de la multiplication anarchique d’acteurs dans ce segment des assurances.
« Au cours de ces assises, nous avons franchi un cap important dans la mesure où nous devons tout faire pour assainir notre secteur d’activités. Les propositions faites pourraient permettre à notre activité de survivre et pour cela il faudrait que les acteurs, tous autant que nous sommes, pussions-nous les approprier. Il est important que nous tenions nos engagements afin de redorer l’image de la profession », a reconnu Séverin Anguile, président de la Fédération gabonaise des sociétés d’assurances (FEGASA). Rendez- vous a été donné aux prochaines assises, dans quelques mois, pour faire le point de la mise en application de ces résolutions.