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Jean-René Bernaudeau : «La Tropicale est le seul baromètre du continent»
Publié le lundi 6 mars 2017  |  Gabon Review
Jean
© Autre presse par DR
Jean René Bernaudeau, coach de Direct Energie
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Fier de son poulain Yohann Gène, vainqueur de l’édition 2017 de la Tropicale Amissa Bongo, le manager de l’équipe Direct Énergie en dresse un bref bilan.

Gabonreview : L’édition qui s’achève a été un peu dur au début ?

Jean-René Bernaudeau : Dur, non ! On connaît parfaitement la Tropicale, on sait que c’est dur et que c’est long d’aller sur Libreville, qu’il faut beaucoup d’humilité et une bonne connaissance du parcours. Nous on le connaît parfaitement. Et la victoire de Yohann, c’est surtout la récompense de celui qui travaille énormément toute l’année pour ses leadeurs. C’est un peu l’ADN de l’équipe et l’objectif est que ça puisse tourner un jour. Mais depuis deux jours, le travail a été fait autour de Yohann, lui qui est, toute l’année, au service de Bryan Coquard, de Thomas Voeckler, de Sylvain Chavanel. Ça me fait donc doublement plaisir, parce que le travail de l’équipier est parfois récompensé.

Comment jugez-vous le niveau des équipes africaines cette année ?

Elles poussent toujours un plus. Juste une belle déception avec les Gabonais évidemment, mais l’Erythrée tient sa place. Je trouve que l’Ethiopie a bien progressé, et que toute l’Est de l’Afrique excite l’Ouest du continent, avec les pays arabes aussi.

L’Erythrée créé une émulation sur le continent africain, et c’est tant mieux, parce qu’on pourra dire que la Tropicale a été l’accélérateur obligatoire de ce continent sur le Tour de France. Aujourd’hui, deux ou trois coureurs y participent. Prenons le pari que dans 5 ou 10 ans un des coureurs africains sera sur le Tour de France, si possible avec plusieurs pays. Ça sera vraiment une belle récompense pour les Gabonais qui ont fait cette course, qui est le seul baromètre d’un continent bénéficiant d’une énorme richesse. Cette course, elle me sert, en tant que manager, pour comprendre l’évolution du cyclisme sur le continent.

Arriverez-vous à copter quelques-uns comme vous l’avez fait avec Nathanaël Berane, il y a quelques années ? Les talents ont-ils été plus difficiles à détecter cette année ?

Non, ce n’est pas le talent qui manque. Il s’agit simplement de comprendre qu’il y a une culture à instaurer. Moi, j’ai un centre en Vendée, dans l’Ouest de la France, je suis prêt à accueillir mais je ne le ferai plus seulement avec les coureurs. Je le ferai avec les coureurs et les dirigeants, parce que le cyclisme, ce n’est pas que des coureurs. Or, ici et dans le sud du continent africain, il y a de grands sportifs, mais ça manque cruellement de dirigeants pour le cyclisme.

Y-a-t-il eu un cycliste africain qui vous a tapé à l’œil cette année ?

Il n’y a pas eu de révélation cette année comme lors des précédentes éditions, à l’instar de Kudus Merhawi, il y a 5 ans. Il y a par contre une bonne équipe du Maroc, mais pas de révélation qui sorte du lot. Il y a plutôt globalement un bon niveau.
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