Pour sortir l’Université Omar Bongo de la crise multiforme qu’elle traverse depuis plusieurs années, le gouvernement, a lancé, il y a quelques mois, une réflexion devant aboutir à des réformes profondes dans le fonctionnement de cet établissement.
Le secteur de l’enseignement supérieur gabonais devrait connaître de profondes réformes dans les mois et les années qui viennent. L’annonce a été faite, jeudi 2 mars, à l’occasion du Conseil présidentiel axé sur la santé et l’enseignement supérieur. Le gouvernement entend, en effet, trouver des solutions pérennes à la crise qui secoue le secteur depuis plusieurs années, particulièrement à l’Université Omar Bongo (UOB), où le fonctionnement est de plus en plus décrié à mesure que la crise s’accentue. Pour Denise Mekam’ne, il est urgent d’en finir avec cette situation occasionnant des grèves à répétition.
Parmi les propositions envisagées par le ministre de l’Enseignement supérieur, la hausse du prix de l’inscription à l’UOB, fixé depuis plusieurs années à 9000 francs CFA. «On ne peut pas continuer à avoir une formation à 9000 francs. Ce n’est pas possible !», s’est écriée Denise Mekam’ne, disant mal comprendre que dans des établissements d’enseignement primaire et pré-primaire, les inscriptions ne se font pas à moins de 20 000 francs CFA. Au gouvernement, on pense que la hausse du prix de l’inscription pourrait permettre de réduire considérablement les charges de l’Etat quant au fonctionnement de l’UOB, alors que le budget alloué à l’Université chaque année ne fait pas moins de 3 milliards de francs, à en croire le syndicat du personnel ATOS.
L’autre grande réforme qui pourrait intervenir au sein de l’UOB et d’autres universités publiques du pays est la délocalisation du campus universitaire. En travaux de réfection depuis décembre 2014, deux ans après, la cité universitaire de l’UOB n’a toujours pas rouvert ses portes. Les travaux semblent d’ailleurs avoir été abandonnés. Seulement, au ministère de l’Enseignement supérieur, on réfléchit déjà à loger les étudiants hors des universités, y compris à l’UOB. «La cité universitaire, c’est 600 chambres. Quand on met deux (étudiants) par chambres, ça fait 1200 places. Or, on compte 23 000 étudiants. Comment peut-on tous les loger ? Aujourd’hui, il faut réfléchir, et voir s’il ne faut aller vers des partenariats public-privé, ou s’il ne faut pas mettre en place un nouveau système pour la gestion des logements des étudiants», s’est interrogée Denise Mekam’ne, rappelant qu’«ailleurs la cité universitaire est gérée par les privés» et qu’«on ne peut pas continuer à avoir une cité universitaire dans l’enceinte de l’université».