Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le ministre de la Communication, porte du gouvernement, Alain Claude Bilié By Nze a donné vendredi, dans une conférence de presse à Libreville, plus d’explications sur les raisons pour lesquelles Franck Ping, le fils de Jean Ping fait l’objet d’un mandat d’arrêt à diffusion internationale.
« Monsieur Franck Ping, a-t-il géré les biens publics ? Non, parce qu’il n’a jamais été fonctionnaire à ma connaissance », dit d’entrée Alain Claude Bilie By Nze.
« Cependant, les dossiers dont il s’agit concernent les marchés publics. Il a prélevé des commissions sur des marchés publics pour des milliards de FCFA. De quels marchés s’agit-il ? Les médias français l’ont révélé. Médiapart a fait des articles là-dessus. Curieusement ces articles ne sont ni repris ni relayés. De l’argent de la corruption a pu financer la campagne d’un candidat. Et bizarrement, les observateurs européens et l’Union européenne n’en parlent pas », s’exclame le porte-parole du gouvernement.
« Les commissions ont été prélevées sur des projets qui avaient un impact social avéré. On parle du barrage hydroélectrique du Grand Poubara. Ce barrage a un impact social évident. Des commissions auraient été perçues sur ce projet. On parle aussi des travaux routiers notamment le tronçon Lalara – Ovan – Makokou dont les travaux ont été interrompus faute de financement. Pourquoi ? On a le droit de savoir », ajoute Bilie By Nze, par ailleurs originaire de Makokou.
« Ce n’est pas parce qu’il s’appelle Franck Ping qu’il doit échapper à la justice gabonaise. Le fait de s’appeler Ping ne lui confère pas l’huminité. Ça le concerne, lui, mais ça concerne également son père Jean qui a été condamné par la justice gabonaise dans le dossier qui l’oppose à Hervé Opiangah, à payer à ce dernier des dommages et intérêts », cogne-t-il.
Bilie By Nze demande à Jean Ping de justifier son train de vie, ses comptes bancaires étant bloqués @ Gabonactu.com
« Les comptes de M. Ping, suite à cette décision de justice, ont été bloqués en France et au Gabon mais M. Ping ne paye pas. Il refuse de payer. Il brave la justice gabonaise. Il va se balader sur les inondations. Il fait des photos etc… Il faut qu’il paye », insiste le ministre de la Communication.
« C’est curieux parce que vous ne le lui rappelez pas. Vous ne lui rappelez pas qu’il a été condamné par la justice gabonaise. Vous ne lui rappelez pas qu’il défie la justice et qu’il ne veut pas payer. Il finira par payer », fulmine Alain Claude Bilie By Nze connu pour son verbe acerbe lorsqu’il parle des opposants au régime auquel il est devenu une figure emblématique.
« La vraie question c’est que quelqu’un dont les comptes sont bloqués, comment vit-il ? Comment finance-t-il son train de vie et son quotidien ? Avec quoi ? Chacun de nous, vous comme moi, à la fin du mois on va à la banque + Bon il y en a qui n’ont pas de fin du mois parce qu’ils ont tellement amassé et je crois qu’il en fait partie mais ! + avec quoi finance-t-il son quotidien puisque ses comptes sont bloqués ? C’est une vraie question, il faut la lui poser », urge le porte-parole s’adressant aux journalistes présents à sa conférence de presse.
« Est-ce que ce n’est pas l’argent de la corruption qui vient d’une certaine façon ? Point d’interrogation », conclu, le front fermé, Alain Claude Bilie By Nze.
Les révélations de Médiapart sur les retro commissions que Franck Ping auraient perçu sur des marchés attribués à des entreprises chinoises opérant au Gabon éclaboussaient également Pascaline Bongo, ex-campagne de Jean Ping et sœur ainée du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba.