Officiellement inaugurée en février 2017, la Maison d’Alice accueille gratuitement des malades de cancer, pour leur permettre de suivre convenablement leur traitement et être au plus près des médecins de l’Institut de cancérologie de Libreville (ICL).
Selon les données de l’ICL, en 2013, près de 20% des personnes atteintes de cancers divers ont abandonné leur traitement, faute d’hébergement à Libreville. Certains patients de la capitale n’ont pu suivre, eux aussi, leur traitement de façon régulière. Les principales raisons évoquées : la distance avec l’ICL, situé à Angondjé au nord de la capitale, mais surtout la difficulté financière de certains malades, dont quelques-uns vivent à l’intérieur du pays. C’est précisément pour répondre à cette deuxième préoccupation que la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille (FSBO) a pensé et construit la maison de vie dénommée La Maison d’Alice. Son but : permettre aux malades de «se loger gratuitement et de suivre leur traitement dans les meilleures conditions».
En dehors de l’hébergement, de la restauration et du financement de leurs soins, les pensionnaires bénéficient d’un accompagnement psychologique. D’où l’annonce, en novembre 2016 par Sylvia Bongo Ondimba, de l’intégration de l’«esthétique» dans les dispositifs de La Maison d’Alice. «Dans le traitement contre le cancer, le soutien et l’accompagnement psychologiques sont très importants car, le traitement et les effets secondaires peuvent être difficiles à supporter pour le patient à qui nous souhaitons offrir les meilleures chances de guérison. C’est aussi dans ce cadre que se tissent des liens de solidarité entre les patients qui s’encouragent mutuellement dans leur guérison respective», explique Marie Obomadjogo, la directrice. Elle estime que «les soins esthétiques sont nécessaires pour préserver la dignité et la vie sociale du patient», surtout pour les femmes, pour qui la perte de cheveux et la fragilisation de la peau sont souvent des étapes douloureuses à vivre.
Par ailleurs, en réponse aux rumeurs et autres accusations, la direction de La Maison d’Alice assure que cette structure, «n’est pas subventionnée par l’Etat et sa construction a été rendue possible grâce à de nombreux donateurs privés et des entreprises partenaires». La prise en charge des pensionnaires est donc rendue possible grâce à des partenariats avec plusieurs entreprises installées au Gabon. Mais si l’Etat gabonais n’intervient pas directement dans le fonctionnement de la maison de vie, la FSBO ne manque pas d’indiquer que rien n’a été fait pour la réalisation de ce projet sans en référer aux autorités gabonaises. «La FSBO travaille en étroite collaboration avec le ministère de la Santé, depuis la planification, la conception des stratégies de prise en charge, ce jusqu’à la mise en œuvre sur le terrain au niveau des structures sanitaires», explique la directrice. La Fondation participe également, aux côtés du gouvernement gabonais, au programme de détection des cancers du sein et du col de l’utérus. L’une des principales activités menées par la FSBO dans ce cadre est notamment l’organisation, chaque année, de la campagne de dépistage et de sensibilisation «Octobre rose».