Du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, où il a tenu un meeting le 1er mars, au siège de l’Union européenne, où ses soutiens continuent d’œuvrer, l’ancien président de la commission de l’Union africaine n’a pas cessé de croire en la reconnaissance de sa «victoire» en août 2016.
Il ne lâche rien. Six mois après la dernière présidentielle et deux mois après son Dialogue national pour l’alternance (DNPA), tenu à Libreville, Jean Ping continue de croire au renversement du pouvoir au Gabon. Une certitude qu’il entend partager avec ses sympathisants à travers le pays et à l’étranger. Le candidat de l’opposition qui n’a pas cessé de revendiquer « (sa) victoire» à la présidentielle du 27 août 2016 était en déplacement à Oyem, le mercredi 1er mars, où il a tenu un meeting. Son objectif : remobiliser les troupes, alors que certains parmi ses soutiens commencent sérieusement à se poser des questions quant à l’issue de la «Résistance» lancée il y a quelques mois. Aussi, l’ancien président de la commission de l’Union africaine a-t-il tenu à les rassurer, en rappelant les activités menées par son camp ces derniers mois, visant à «faire payer» le pouvoir en place.
«Nous sommes avec vous. […] Nous avons parcouru le monde entier pour présenter le cas du Gabon», s’est-il adressé aux populations d’Oyem à qui il a rappelé que des enquêtes ont été ouvertes à la Cour pénale internationale (CPI) «pour poursuivre les criminels», et que le DNPA de décembre 2016 avait été organisé pour que l’opposition que lui et ses soutiens incarnent soit «immédiatement» prête à gouverner dès la chute d’Ali Bongo. Une chute qui dépendrait, en partie, de l’implication de Bruxelles dans la stratégie d’accès au pouvoir de Jean Ping et ses soutiens. En effet, ceux-ci disent continuer de croire que tout reste possible après le rapport accablant de la mission d’observation électorale de l’UE au Gabon (MOE-UE) et les doutes émis par le Parlement européens, vis-à-vis de la réélection d’Ali Bongo. «Nous avons demandé que des sanctions soient infligées aux voleurs d’élection, aux pilleurs de la République, aux massacreurs des Gabonais», a rappelé Jean Ping aux Oyémois.
Pour parvenir à l’adoption de ces sanctions par l’Union européenne, simultanément avec les activités menées par l’opposant au Gabon, des membres de «la Coalition» s’activent à Strasbourg et Bruxelles. Certains d’entre eux, à l’instar de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi sur RFI, le 2 mars, assurent qu’«il n’est pas trop tard pour prendre des sanctions» contre le pouvoir de Libreville, jugé «illégitime».