Tous ceux qui ont ces derniers jours emprunté le boulevard de l’Université Omar Bongo, se sont rendu compte de la persistance de mouvements étudiants qui perturbent aussi bien la circulation que les cours dans cette institution. De quoi se demander que veulent réellement ces étudiants dont nombre confondent peut-être environnement d’études et arène.
Que cela se passe dans l’enceinte même de l’université ne poserait peut-être pas problème puisqu’il est de tradition que les étudiants à l’invitation des syndicats s’y retrouvent aux fins de débattre des questions liées à leurs conditions de vie et d’études. Mais que les instigateurs des manifestations convoquent certains « imbéciles » dans la rue où se trouvent postés des agents des forces de l’ordre venus assurer la sécurité des biens et des personnes, parfois à la demande expresse des autorités universitaires qui craignent le pire, devient inquiétant. Ce d’autant plus qu’ils le savent, eux-les étudiants, pour l’avoir très certainement appris ici ou ailleurs que « les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font ». Imaginez qu’un gaz lacrymogène projeté dans le simple but d’effrayer des manifestants soit à l’origine de dégâts inimaginables sur l’un d’entre eux ! Qui en porterait la responsabilité ?
En tout cas pas les parents qui auront le plaisir de répondre qu’ils envoient leurs enfants à l’école pour apprendre et non pour s’amuser ou jouer les vandales. Le comble, c’est que malgré toutes les réponses ou réactions qui fuseront, il y’aura inéluctablement un prix à payer : c’est des soins, à quel prix ? Et pour quelle bourse ? Certes, les années se suivent et se ressemblent dans cette université gabonaise qui a frôlé depuis des années blanches, faut- il pour autant que l’on continue d’amenuiser les quelques chances de réussite qu’ont certains étudiants dont ceux en fin de cycle qui ne rêvent que de terminer leur cursus et poursuivre allègrement en dehors du pays ?
« Il n’y a pas de fumée sans feu »
Ceux-là que l’on peut à raison considérer comme des victimes se sentent-ils à l’aise lorsque, prenant des cours, ils voient l’enseignant les interrompre pour raison de grève ? Terminer leur cursus est certes la cause du désagrément qui peut les habiter à l’instant, mais ils se souviennent des difficultés dans lesquelles ils ont passé toutes leurs années à l’UOB, au point de quelquefois se mettre à la place des manifestants. Qui ne sont pas tous, malheureusement, des étudiants exemplaires, c’est-à-dire ceux s’étant acquittés de leurs frais d’inscription, ce qui justifie leur présence au sein de l’université ou encore ceux ayant accédé à un palier supérieur.
Car, il nous revient que bon nombre n’apparaissent que lorsqu’il s’agit de venir créer du grabuge pour non seulement mettre les apprenants en difficulté, mais aussi revendiquer on ne sait trop quoi et au nom de quoi. Ce qui est regrettable puisque devant eux, ils ont les forces de l’ordre, obligées parfois de charger pour les disperser, sans que les autorités universitaires ne sachent vraiment de quoi il s’agit, car ne reconnaissant parfois pas les manifestants. Ce qui conduit souvent à des arrestations. Il se passe bien de choses dans cette université qui nous font dire que c’est le Gabon en miniature. Tenez ! Savez-vous par exemple que des étudiants se réclamant de la chaire Unesco qui auraient été inscrits par on ne sait quelle procédure se trouvent aujourd’hui dans une situation inconfortable, le rectorat n’arrivant pas à justifier leur présence au sein de l’UOB ? Dire que ces derniers ont bien été en règle pendant des années, dit-on, en payant leurs frais de scolarité auprès de personnes non autorisées à le faire. Qu’avancer à ces derniers qui croyaient pourtant bien faire, alors qu’ils étaient purement et simplement gruger par quelques malfrats en col blanc, fussent-ils des enseignants de renom ?
Nous croyons au vu de la réalité qu’il y a lieu pour les autorités gabonaises de s’appesantir sur les véritables maux qui minent l’université si elles veulent éviter que « les petits ruisseaux ne fassent demain de grandes rivières » comme on dit chez nous. Il s’agit de les inviter à une étude au cas par cas des situations vécues et traversées par cette institution, et quand on parle d’institution, il faut y mêler tous ceux qui la composent et lui donnent vie. Car, s’il faut se plaindre de certains comportements à la limite anarchiques, il faut également reconnaître qu’il y a parfois des raisons qui justifient les mouvements estudiantins.