C’est l’histoire d’un petit pays peu peuplé, gâté – dans les deux acceptions du terme – par Dame Nature et donc plutôt riche (à l’échelle du continent) où, avec moins de 200 000 voix, on peut devenir président.
Un pays d’Afrique centrale dont l’élite, en règle générale, n’est pas vraiment un parangon de vertu, agrippée à ses privilèges et à ses prébendes, passée maître dans l’exercice d’un sport national : surfacturer l’État, source de la plupart des gros marchés, pour faire fortune en veillant bien entendu à arroser le bienveillant fonctionnaire qui appose son paraphe en bas du précieux document autorisant le deal.
Pendant que les « makayas » (l’homme et la femme lambda) peinent à subvenir aux besoins de leur foyer. Ce pays, même si cette description pourrait s’appliquer à d’autres dans la région, c’est le Gabon.
Depuis 1967, soit un demi-siècle, tout, absolument tout tourne ici autour d’un seul et même patronyme : Bongo. Pour faire court et vous épargner un arbre généalogique aux allures de séquoia géant, le fondateur de la dynastie, « Papa Omar », plus d’une cinquantaine d’enfants reconnus, était à la fois le chef de l’État, celui du village et de la famille. Il gérait la cassette présidentielle à sa guise, mais en se montrant fort généreux.
La paix, la stabilité, mais aussi la longévité au pouvoir n’avaient pas de prix. Hormis au début des années 1990, comme ailleurs en Afrique à l’époque des conférences nationales, quand bien des régimes vacillèrent, son règne fut celui d’un monarque omnipotent.... suite de l'article sur Jeune Afrique