Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Économie
Article
Économie

Patronat : Les nombreux challenges d’Alain Bâ Oumar
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Gabon Economie
Alain
© Autre presse par DR
Alain Bâ Oumar, président de la Confédération patronale gabonaise (CPG)
Comment



Extension de l’assiette fiscale, règlement de la dette intérieure, structuration et modernisation de la CPG, participation aux chantiers de la relance économique…Les défis sont nombreux pour le nouveau patron des patrons au Gabon.

Elu à 54 ans au terme d’un scrutin très serré (29 voix contre 28 face à Jean Bernard Boumah), vendredi 24 février 2017, Alain Bâ Oumar est désormais le président de la Confédération patronale gabonaise (CPG). Il va conduire, pour une période de trois ans, les destinées de la puissante confédération regroupant l’essentiel des entreprises du Gabon, qui participent à hauteur de 80% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Pendant la campagne qu’il a menée pour gagner ce poste, le président de la CPG n’a cessé d’annoncer qu’un de ses objectifs majeurs est de « corriger les insuffisances et construire une CPG plus performante (…) qui soit réellement au service de tous ses membres, plutôt que de servir des intérêts particuliers ». Alain Bâ Oumar estime que le bilan de l’intérim, assuré par celui qu’il a vaincu vendredi dernier, est bien maigre. Pour lui, il faut apporter des solutions urgentes à plusieurs problématiques de l’heure.

Le premier défi auquel devra faire face Alain Bâ Oumar est celui lié à la pression fiscale. Le gouvernement gabonais entend en effet élargir l’assiette fiscale afin de financer ses programmes sociaux, à l’instar de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Celle-ci devra être supportée par les entreprises qui seront taxées sur leurs chiffres d’affaires. La décision ne plait pas aux patrons gabonais et Alain Bâ Oumar devra jouer de diplomatie et de persuasion auprès de l’Etat pour maintenir stable la fiscalité. Le patronat devra en tout cas jouer des coudes pour convaincre l’Etat d’élargir son assiette fiscale, dans un contexte à l’administration publique doit multiplier les niches de recettes.

Autre dossier et non des moindres, celui de la dette intérieure. Après audit, la dette de l’Etat envers les prestataires privés au Gabon avait été arrêtée à 100 milliards FCFA au 31 décembre 2014, auxquelles il faut ajouter des factures impayées des deux dernières années. En octobre 2016, l’Etat avait établi un échéancier de remboursement étalé sur 5 ans, à compter de 2017. Pas assez pour rassurer les entreprises de plus en plus asphyxiées financièrement, surtout que le gouvernement a décidé de geler l’accord d’octobre quelques semaines seulement après sa signature.

La modernisation est également sur la table du nouveau patron des patrons au Gabon. Celle de la structure qu’il préside aujourd’hui. Il l’avait relevé lui-même : « le fonctionnement de la CPG reste limité à des patrons, ce qui fait qu’elle traite beaucoup plus avec les grandes entreprises. Vous avez donc beaucoup de petits syndicats qui sont un peu frustrés, avec le sentiment d’être oubliés ». La structure doit en effet transformer son image auprès des PME gabonaises qui se sentent à l’étroit face aux puissants patrons membres de la CPG. Le défi étant de créer un environnement où les grandes, les moyennes, les petites et les très petites entreprises se côtoient sans que les unes soient bouffées par les autres.

Ce challenge en appelle un autre. Alain Bâ Oumar doit en effet rendre la CPG plus solide afin que ses membres puissent participer à l’élaboration des plans économiques de l’Etat. L’enjeu est de ne pas subir le calendrier du gouvernement et donc, il faudrait que la CPG s’impose véritablement comme une interlocutrice incontournable dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques en matière de développement de l’économie. La participation au Haut conseil des investissements est déjà un pas qu’il faudra raffermir.

Outre tous ces enjeux, Alain Bâ Oumar sait qu’il a d’autres chantiers sur lesquels il devra se pencher, à l’instar de la justice, l’emploi, la formation, le volet social et autres problématiques qui gênent le développement des membres de la CPG. Le patron d’Internet Gabon (IG) Télécom (société chargée de la réception satellitaire de chaînes de télévisions et stations radios, de fourniture d’internet et de services VoIP dans trois pays africains), voit la nouvelle ère de la CPG sous une approche managériale moderne et inclusive. « La CPG doit devenir, plus que par le passé, une force de propositions qui va jouer sa partition aux côtés du gouvernement », a-t-il laissé entendre récemment. Première étape dans ce programme ambitieux : la réunion de son bureau le 7 mars prochain.
Commentaires


Comment