Au Gabon on assiste à un feuilleton axé sur l’éducation nationale avec une crise qui s’envenime chaque jour un peu plus. En effet, comme on pouvait s’y attendre, la décision du Gouvernement de couper les salaires de plus 800 enseignants a jeté de l’huile sur le feu. Maintenant que le bras de fer se corse, l’opinion se tourne vers le Gouvernement pour savoir comment il va faire pour organiser dans 3 mois les examens de fin d’année. Analyse.
« L’école est le berceau de la République », ainsi parlait l’ancien Premier Ministre français Lionel Jospin. C’est à l’école que se modèlent et cisèlent les consciences pour enrichir la République. Mais plus rien ne va dans l’école gabonaise, celle-ci part à la dérive chaque jour un peu plus. Le Gouvernement garant de la souveraineté nationale et de sa mission hautement régalienne a frappé fort en suspendant les salaires de 807 enseignants tant du primaire que du secondaire.Cette décision a eu le don de radicaliser le mouvement de grève débuté au matin de l’année scolaire.
Le premier trimestre étant déjà consommé, les élèves des établissements publics n’ont presque pas eu cours, tant la grève avait déjà paralysé le système éducatif. A cette paralysie, s’ajoute le programme tronqué durant quasiment un mois pour cause de Coupe d’Afrique des nations de football.
Aujourd’hui, en plein 2e trimestre qui, sauf fait extraordinaire, va être similaire au premier, on attend du Gouvernement des solutions fermes et éclairées pour remettre sur les rails l’école gabonaise. Mais avant cela il faut que le Ministre de l’Education nationale trouve la solution magique pour expliquer à la communauté nationale et internationale comment ils vont faire pour sauver cette année qui fonce droit vers l’échec. A quatre mois de la clôture de l’année scolaire, comment va faire le gouvernement du Premier Ministre, Emmanuel Issoze Ngondet pour organiser les nombreux examens, le CEPE (certificat d’études primaire élémentaire), le BEPC (le brevet d’études du premier cycle) et le Baccalauréat pour l’enseignement général et les trois autres examens de l’enseignement technique que sont le CAP (le certificat d’aptitude professionnelle), le BET (Brevet d’études technique) et le Bac technologique.
Aujourd’hui plus que jamais, on ne peut que déplorer la direction prise par l’école gabonaise. La succession de crises a aisément démontré que le Ministère de tutelle n’a plus de solution. Il est donc dépassé par l’ampleur du mouvement de grève. Le chef de l’Etat est urgemment attendu pour trouver des solutions dans ce qui s’apparente à un coma dans lequel est plongée l’école qui est une institution assurant sans aucun doute le développement d’un pays.
L’école gabonaise est dans l’ambulance qui la conduit aux urgences. C’est maintenant qu’il faut agir sinon le Gouvernement gabonais en charge d’éduquer les consciences ruine catégoriquement les chances de voir les fils et filles du pays rivaliser avec les autres d’Afrique et du monde dans la compétition du 21 e siècle qui se passe dans les têtes pleines et bien formées. Surtout ne jamais oublier que la légende Martin Luther King avait justement dit « Quand un pays produit tous les jours des hommes stupides. Ce pays achète à crédit sa mort spirituelle ».