Le bras de fer entre la Convention Nationale des Syndicats du Secteur Éducation (CONASYSED) et le Ministère de l’Éducation Nationale se poursuit. Jeudi 23 Février 2017 au terrain de basket-ball du quartier Awendje, les enseignants du pré-primaire, du primaire et du secondaire ont confirmé leur volonté de poursuivre leur mouvement de grève au-delà des sanctions ‘’illégales’’ du Gouvernement et appelé par la même occasion à la démission du Ministre de l’Éducation nationale.
Loin de plier face à ce qu’ils qualifient d’ ‘’intimidations du Gouvernement gabonais’’, les syndicalistes de l’éducation nationale ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève malgré la suspension de salaires prévue pour plus de 800 enseignants affiliés à cette corporation syndicale. « La CONASYSED ne saurait céder face aux errements humains » a déclaré Louis Patrick Mombo, délégué administratif de la Conasysed qui estime que le gouvernement agit en violation des droits humains.
S’appuyant sur la Constitution gabonaise, le statut des fonctionnaires ainsi que sur les textes supra-nationaux tel la Déclaration universelle des droits de l’homme, en ses articles 7 et 11,les syndicalistes de l’éducation nationale se sont évertués à démontrer le caractère ‘’insolite’’ des mesures du gouvernement.
« Quand vous ignorez la loi, vous n’avez pas assez d’arguments pour convaincre… Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties pour sa défense lui aurait été assuré… Au niveau des enseignants, on connaît la sanction avant la procédure, violant par là même les textes du statut de fonctionnaire du Gabon » a déclaré Louis Patrick Mombo.
« De la violation des texte, il n’en sortira que du radicalisme » a déclaré sous couvert de l’anonymat un syndicaliste. Pourtant, la suspension de salaires de plus de 800 agents de l’Éducation nationale n’à pas laissé insensible plusieurs autres syndicats de la fonction publique. Ainsi en signe de solidarité avec leurs confrères syndicalistes, ceux du syndicat de national des agents de la Santé entendent suspendre toute activité dans leur secteur si la mesure du gouvernement à l’encontre des 807 enseignants venait à entrer en vigueur. Ceux de commerce entendent laisser passer toute forme de denrées alimentaires sur le territoire national si la mesure était maintenue contre les enseignants. Le SNEC et le Synatres entendent porter une réflexion dans les tous prochains jours afin de rejoindre le mouvement de la Conasysed.
La rencontre d’Awendje s’est conclue par un appel à la démission de Florentin Moussavou, Ministre de l’Éducation Nationale avec qui, ‘’aucune’’ solution ne saurait être trouvée durablement selon les syndicalistes de l’Éducation Nationale.